Bienvenue chez les Ch'tis a permis à Dany Boon de devenir bankable et de créer sa boîte de production. Ce dernier point lui permet d'avoir plus de liberté artistique sur ses films et de les monter avec plus de partenaires. Avec Raid Dingue, l'acteur/ réalisateur vient de réussir à conjuguer son talent comique avec une dramatisation qui tient plus la route. Le résultat est donc meilleur puisque les personnages de Dany Boon n'existent plus que pour faire rire mais pour servir une histoire; Ici, Johanna Pasquali n'est donc pas que la maladroite ou la gaffeuse du film mais celle qui veut prouver qu'elle a une légitimité au sein du RAID. Eugène Froissard campé par Dany Boon est aussi l'intériorisé, le clown triste qui lui permet d'avoir un rôle plus secondaire et d'exprimer des "failles" (il aurait la poisse et n'aurait plus la moindre confiance en lui, notamment en amour et dans son travail ô combien exigeant). La comédie mais pas que... De plus les états d'âmes des personnages du film ne prennent pas toute la place car le focus se pose sur une bande de braqueurs/terroristes serbes qui donnent du boulot au RAID. C'est le côté action de RAID dingue qui atteint son summum dans un célèbre château français. Question proximité, le film ressemblerait donc aux comédies des années 90 comme l'opération Corned Beef ou Casque Bleu, deux films avec quelque chose en plus. A noter aussi que le comique ne s'exprime pas seulement dans les dialogues mais dans les situations ou des mimiques, ce qui permet à Dany Boon de jouer avec des ressorts drôles et variés. Celui qui n'a pas rit au moins dans le film est donc passé à côté ou est en pleine déprime. Mention spéciale à Alice Pol aussi à l'aise dans le rire que dans l'émotion et qui joue décomplexée face à Michel Blanc ou Sabine Azéma, pointures de comédies. Si vous voulez passer un bon moment, vous changer les idées, Raid Dingue est le film idéal et il garde aussi une patine à l'ancienne avec un sujet plutôt moderne ( la place des femmes dans la police, les difficultés rencontrés dans un univers masculin sans trop de caricature). Sa grande qualité est de ne pas tomber dans la facilité et le grand guignol, sens unique de certaines comédies françaises depuis 2015.