Godard aurait dit à peu près "qu'il vaudrait toujours mieux regarder un mauvais film américain qu'un mauvais film ouzbek" : l'état du cinéma français fait que malheureusement cet aphorisme vaut désormais pour notre production nationale... Moi qui critique souvent violemment la comédie populaire américaine pour sa vulgarité et son conformisme, je viens de me prendre une bonne leçon en regardant ce "Raid Dingue" - qui a, si je ne me trompe, été un succès raisonnable : résultat, cinq minutes de romcom acceptables - grâce à une certaine candeur se dégageant de Danny Boon -, deux ou trois sourires devant des gags déjà vus dans la bande annonce, pour une heure trois quart de consternation intense. Alors, c'est ça que le cinéma français populaire nous offre après un siècle et quelques d'histoire du Cinéma ? Un scénario construit en dépit du bon sens, des situations incohérentes, des personnages aberrants, des scènes d'action ridicules, des acteurs en roue libre (Attal est littéralement horrible et signe probablement ici la fin de sa carrière d'acteur...), ou alors totalement dénués de talent (Alice Pol pitoyable !), une mise en scène digne des pires téléfilms de l'ORTF des années 70, un rabâchage affligeant de clichés rances ? Jean-Luc, il n'y a même plus de "professionnels de la profession" en France : tiens, je vais me faire un mauvais film ouzbek, ça ne pourra certainement pas être pire... [Critique écrite en 2017]