Logique, carré et intense, Rainman est un film qui s'est construit sur les routes des années 80 avec ce que l'époque sous entend de kitch, de sincère et d'accrocheur aussi.
Road movie psycho-familial, l'oeuvre traite du problème de la redécouverte d'un frère autiste, qui renvoie à une enfance oubliée pour mieux déconstruire puis reconstruire la personnalité du rôle joué par Tom Cruise. Ce dernier est perdu après avoir subi l'autorité d'un père qui est mort avec cet échec : ne pas avoir réussi à fraterniser ou lier ses deux fils que tout oppose.
Sonder l'autisme n'a jamais été une un exercice facile mais le film sait rendre compte du rapport compliqué qu'il peut exister entre la famille et les institutions. Il n'y a aucun méchant ni aucun gentil dans Rainman, mais des gens qui essayent de gérer des crises (professionnelles, sentimentales, émotionnelles, familiales) et qui finissent par se comprendre...
La scène de fin, superbe, portée sur le regard de Tom Cruise avec les synthés de Hans Zimmer, donne à l'ensemble de la dignité et du brio. Tempérament de leader, grand enfant révolté, jeune adulte en mal de famille, ce dernier excelle de bout en bout tandis qu' Hoffman joue un des plus grands rôles de sa carrière (oscar mérité à la clef.)
Humour, crises de tensions, burlesque, fraternité, tendresse, voici un duo d'acteurs qui fait des miracles.