Résumé
Lorsque Charlie Babbitt (Tom Cruise) apprend que son défunt père a légué presque toute sa fortune à son frère aîné dont il ignorait l’existence, il est furieux. Il l’est encore plus lorsqu’il découvre que Raymond (« Rain man ») est malade mental enfermé dans l'asile psychiatrique de Cincinnati.


En réalité, Raymond est un autiste Asperger aux comportements répétitifs. Il a l'habitude de regarder la télévision à une certaine heure pour ne pas manquer son émission favorite, le moindre contretemps provoquant chez lui des crises d'angoisse, ce qui donne lieu à des scènes tragi-comiques. Par exemple, lors de leur périple, Raymond voulant absolument regarder la télévision, Charlie doit s'arrêter à la première maison au bord de la route, et, après avoir tenté de faire illusion auprès de l'occupante des lieux avec un prétexte inventé à la hâte, il demande à ce que Raymond puisse regarder la télévision, pour lui éviter une de ses crises. Par ailleurs, Raymond n'a pas la moindre empathie, ce qui est l'un des signes de l'autisme. Vers la fin du film il montre cependant quelques signes d'amélioration, acceptant de partager une danse, il ne refuse plus les contacts physiques, etc.
Son vocabulaire aussi se limite à des phrases très simples; il répète inlassablement les mêmes mots, les mêmes formules, les mêmes histoires dont il n'a qu'une compréhension très superficielle (par exemple la formule « Qui est en première base ? », qu'il répète en boucle, notamment dans les situations stressantes, et dont Charlie tente vainement de lui expliquer le ressort humoristique). Comme la plupart des autistes Asperger, Raymond développe des capacités extraordinaires dans certains domaines très spécifiques : il a une faculté de mémorisation exceptionnelle qui lui permet de retenir de longues listes (accidents d'avion par date et par compagnie; numéros de téléphone, etc.)


Dans un premier temps, Charlie, sous prétexte de l’emmener faire un tour, enlève son frère dans le but de récupérer la part d’héritage qu’il considère lui revenir. Débute alors un « road-movie » à travers les États-Unis en direction de la Californie, au cours duquel les deux frères apprendront à se connaître et finalement à s’aimer…


Autour du film


Le personnage de Raymond Babbitt est inspiré de Kim Peek, atteint du « syndrome du savant », décrit par le psychiatre américain Darold Treffert comme une maladie rare dans laquelle les personnes avec des troubles du comportement (parmi lesquels l'autisme) développent un ou plusieurs domaines de compétence, de capacité ou d'excellence qui sont en contraste avec les limitations d'ensemble de l'individu.


Le film est souvent cité pour avoir permis, en mettant en scène un personnage atteint du syndrome d'Asperger, à populariser cette forme d'autisme auprès du grand public, notamment à travers l'image du génie autistique.


Récompenses


Aux États-Unis, le film reçut quatre Oscars et en Europe à la Berlinale, il reçut l'Ours d'or du meilleur film.


Mon opinion sur ce film
L’autisme est un sujet qui me fascine. On a reproché à ce film de ne présenter qu’une facette tronquée de ce handicap complexe et encore mal connu : c’est la critique que lui font plusieurs autistes français célèbres comme Daniel Tammet ou Josef Schovanec, pour qui Raymond ne saurait être représentatif de la diversité du spectre de l'autisme ; ils jugent en outre que le film donne une vision datée, caricaturale et en partie inexacte du syndrome qu'il présente.
Sans vouloir contester ces affirmations, je rappellerai cependant que ce film date de 1988 et qu’il est l’un des premiers, sinon le premier, à aborder ce sujet, certes identifié depuis les années 1940 mais qui ne fut clairement diagnostiqué que vers la fin des années 1980. En outre, la France, toujours à la remorque des pays anglo-saxons dans le domaine de la psychiatrie, n’a reconnu l’autisme comme trouble du comportement qu’une 10e d’années plus tard.


Alors, reprocher à une œuvre de fiction, qui n’a aucune vocation scientifique, même si elle s’inspire de faits réels, de ne présenter qu’une version édulcorée d’un phénomène encore mal connu, mal diagnostiqué et encore plus mal pris en compte par la société (en particulier en France), n’est ni justifié ni honnête.


Personnellement, je considère ce film comme un film magnifique d’autant que le réalisateur a choisi, pour incarner ses deux personnages principaux, deux très grands acteurs : Tom Cruise est parfait en petit vendeur de voiture « m’as-tu vu » et flambeur, que la morale n’étouffe pas mais qui évolue vers plus d'humanité au contact de ce frère qu’il ne connaît pas et qu’il méprise au début. Ce rapprochement progressif entre deux êtres que tout sépare, est une des grandes réussites du film et offre de très beaux moments de complicité et de tendresse.


Quant à Dustin Hoffman, avec Tootsie, c’est l’un de ses plus beaux rôles. Personnellement, loin de critiquer Rain man, je n’ai aucun reproche à faire au réalisateur qui, selon moi, aborde un problème grave et sérieux avec humour et sensibilité.

Créée

le 27 juin 2016

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Roland Comte

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