L'autisme, une maladie rarement traitée au cinéma, est le sujet sélectionné pour ce film dont on peut le considérer comme un road-movie hautement sentimental avec un petit côté de buddy-movie d'un tout nouveau genre. Récompensé par de nombreux oscars tels que celui du meilleur film ou du meilleur acteur, ce long-métrage nous touche très sensiblement avec un scénario racontant la traversée des États-Unis de deux frères, Charlie Babbitt, un revendeur de voitures de Los Angeles, et Raymond Babbitt, un autiste. Voyager avec Raymond ne va pas être une partie de plaisir pour Charlie qui va devoir supporter les crises psychiatriques de son frère se manifestant à n'importe quel moment. Ce dernier ignorait qu'il avait un frère. Cette traversée va donc être une belle occasion pour ces frères d'apprendre à mieux se connaître. En plus, ils vont même apprendre à changer.
Je ne peux contredire la décision d'attribuer l'oscar du meilleur acteur à Dustin Hoffman. Il est tout simplement extraordinaire pour interpréter avec tout son sérieux un autiste qui fait bien chier le personnage joué par Tom Cruise. Avec la présence de cet acteur, on sent bien dès le début du film qu'on ne risque pas de tomber dans l'ennui. Concernant Tom Cruise, il est particulièrement excellent dans le rôle d'un petit con et celui d'un profiteur. Ce dernier nous livre une interprétation de son personnage ne manquant pas de vivacité en dégageant toutes sortes d'émotions telles que la colère à chaque caprice ou comportement étrange de l'autiste. En faisant partager la vedette à ces deux acteurs, on a un duo de personnages aux caractères complètement différents pour une aventure routière qui va devenir une vraie leçon de vie comme on aimerait en vivre. Le reste du casting est assez convenable dans l'ensemble mais c'est surtout le duo Hoffman/Cruise qui retient toute notre attention.
Le scénario est intelligemment bien écrit pour exploiter l'autisme à fond et dans toutes ses formes, et encore, ça va même encore plus loin. Le long-métrage commence par une présentation nette des personnages sans l’éterniser inutilement entre les questions d’héritage et les désaccords de Charlie et du médecin s'occupant de son frère. On passe très rapidement au voyage qui est énormément bondé de scènes à la fois touchantes et marrantes, à tel point que certaines sont devenues cultes. Des moments qu'on n'en revient pas comme celui de la dispute à propos des marques de slips ou celui du casino à Las Vegas. L'ennui n'a pas sa place. Tout peut arriver. Rien ne peut être prévisible. Ce film se regarde comme un documentaire nous montrant tout ce qu'on doit savoir d'un autiste et de la gravité de sa maladie. On tient une production mêlant judicieusement les genres dramatique et comique. Une mise en scène très bien gérée et un montage standard pour une histoire qui nous fait bien apprendre des choses. Une des plus belles œuvres cinématographiques des années 80 mettant de la valeur sur l'amour fraternel. 9/10
Si l'enfer existe, mon père est dedans. Et je suis sûre qu'en ce moment il nous voit... Et il doit se fendre la gueule dans son coin !