Si vous voulez détester les hippies

Rainbow Bridge est un film connu des amateurs de Jimi Hendrix car c'est un traquenard dans lequel le célèbre chanteur-guitariste a été embarqué peu avant sa mort. La B.O. est presque plus célèbre que le film lui-même et un documentaire est sorti pour expliquer comment Hendrix s'est retrouvé là-dedans. Ça s'appelle Music, Money, Madness... Jimi Hendrix Live in Maui, c'est sorti en 2020 et c'est très bien.

Évidemment, le DVD du film mentionne en gros le nom de Jimi et le met en grand sur la jaquette, mais ça ne correspond pas aux trois-quarts du film qui sont tout autre chose.

C'est un documentaire hippie pour les hippies par des hippies et c'est aussi mal filmé que mal sonorisé, ce qui est un exploit en soi. C'est long, le fait d'avoir des non-acteurs aurait pu être un parti pris fascinant (y'a quand même des gens qui prétendent venir de Vénus au premier degré) mais tous ces gens n'ont pas grand chose à dire, même en jouant le jeu de la philosophie hippie de l'époque. C'est dommage car il y avait tout un propos à tenir. On était dans une période où la guerre du Vietnam effrayait les jeunes qui se réfugiaient dans la drogue en quelque sorte. C'était d'ailleurs un passage obligé, mais on a quelques passages psychédéliques mal fichus que Godard aurait trouvé infâmes.

Je ne mets pas la note minimale parce que le remplacement des paroles d'un flic par un chien qui aboie au début du film m'a fait rire, et qu'avoir du Jimi Hendrix en fond sonore de temps en temps même dans une qualité exécrable n'est pas si horrible.