La conscience de l'homme blanc
C'est à la suite du tremblement de terre qui a frappé Haïti en 2010 que Max Zähle a voulu parler d'un fléau qui gangrène un grand nombre de pays pauvres : le trafic d'enfants. Il a décidé de situer l'action de son film là où ce phénomène est le plus répandu : l'Inde. Et plutôt que de signer un pamphlet moralisateur et trop didactique, il a préféré se pencher sur ce qui devrait tous nous interroger, nous petits blancs toujours enclins à vouloir décider ce qui est bon pour la planète entière : la conscience. Ainsi il confronte un couple d'occidentaux à un terrible dilemme : venus dans le but d'adopter le petit Raju, ils se heurtent à la violente réalité, l'enfant n'est finalement pas orphelin. Que faire ?
Si l'angle choisi par le réalisateur est vraiment intéressant, il ne parvient malheureusement pas à transcender son sujet, restant un peu trop à la surface des choses. Malgré ce défaut, il y a du cinéma dans ce premier film, et, ce qui est rare quand les cinéastes occidentaux prennent pour cadre l'Inde, une sobriété salutaire.