Vu la beauté fleurissante, la réussite glorieuse et l’idée scénaristique canonique du premier film, c’était clairement sûr qu’une suite verrait le jour. Malgré l’évidente sous-exploitation du premier, j’avais pris un énorme et vif plaisir de visionner la précédente production, surtout en compagnie d’un duo de protagonistes à l'amitié infaillible et composé du fameux et redoutable casseur de briques Ralph et la petite et espiègle pilote de bagnoles de course Vanellope. Malgré l’absence de la talentueuse scénariste Jennifer Lee ayant participé à l’écriture du scénario du premier film, l’équipe technique a su reprendre brillamment l’état d’esprit pour concevoir une suite aussi digne et égayante que son prédécesseur.
Aujourd’hui, on compte un nombre faramineux de jeux d’arcade et il avait de quoi peaufiner et développer une nouvelle aventure bourrée de péripéties dans le monde distrayant des jeux d’arcade. Au lieu d’exploiter ce domaine ludique offrant pourtant de nombreuses possibilités de direction artistique, les scénaristes osent, avec folie et passion, aller encore plus loin dans leur délire avec la technologie de nos jours, en mariant magistralement l’univers vintage des jeux d’arcade à celui du réseau planétaire Internet.
C’est le genre de sujet qui peut rappliquer beaucoup de cinéphiles dans les salles de cinéma pour deux bonnes raisons : On retrouve bien la magie et le succès méritoire du premier film et bien évidemment, on est très curieux de voir à quoi ressemble Internet dans l’imagination des studios Disney. J’aurais préféré, à la limite, de visionner une suite plus abordable et qui reprend le concept du précédent film, avec une plus large exploration des jeux d’arcade mais je ne vais pas me plaindre de cette suite qui renferme bien son lot de surprises.
Tout d’abord, on retrouve pour notre plus grand plaisir le duo improbable et tonique Ralph-Vanellope, ne manquant absolument pas d’énergie pour commettre de la casse problématique ou hilarante dans le vaste réseau d’Internet. Ils créent avec solidité un lien d’amitié indéniable, exemplaire, fort et profond. C’est un duo de protagonistes s’aventurant sans limite dans le réseau planétaire, dessiné avec minutie, où dans n’importe quel coin fourmille un grand nombre d’individus en forme cubique et représentant les utilisateurs humains, tout en lui donnant un aspect de métropole sans la moindre parcelle de gazon.
Google, Youtube, Ebay, Twitter, Facebook, on retrouve toutes les monstrueuses enseignes d’Internet, y compris son côté néfaste comme les virus ou les mauvaises publicités, pullulant dans les surfaces les plus sombres et ténébreuses du réseau. Cette vision peut être comparable à n’importe quelle ville sur Terre, mais échauffé sous un ton humoristique et égayant. Animé sous un rythme effréné, il n’y a pratiquement aucun temps mort, ce n'est purement que de l’action sous différents états : Hostile et mécanique comme les courses de bagnoles dans un coin infecté impitoyablement de racailles, ou également à un état plus drolatique comme la propagation sempiternelle de buzz benêts.
Bien évidemment, comme Walt Disney nous concocte un sujet où la pop culture peut très bien se manifester à n’importe quel moment de la production, les producteurs n’ont pas hésité à nous faire gambader dans un Walt Disney virtuel, avec tout ce qui fait le triomphe de cette gigantesque entreprise. On compte un nombre effarant de clins d’œil venant de tous les grands longs-métrages produits par cette boîte de productions comme le renard Nick de Zootopie ou quelques nains du dessin animé Blanche-Neige et les 7 nains, et carrément la culte saga Star Wars. Comme devant le film Ready Player One de Steven Spielberg, on peut s’amuser à détecter tout ce qui touche à la pop culture.
La scène avec les princesses de Disney est tout simplement extra, le moment où ces charmantes et pétillantes demoiselles listent, en toute harmonie, les conditions pour être une princesse est étonnament magique. C’est certain que Walt Disney s’est bien défoulé pour nous combler d’un bonheur rarissime dans un film d’animation, pas autant avec quelques scènes grotesques et inodores comme celle du chant de Vanellope, animée comme une chanson de princesse sans que ce soit forcément passionnant à visionner. Une suite totalement satisfaisante dans l’ensemble, c’est riche en situations et en diversité, ça remplit très bien le cahier des charges. 7/10
- Mais... Je croyais que ça faisait le buzz !
- Ça ! C’était il y a 15 secondes !