Il pensait le Vietnam loin derrière lui, il y retourne pour une mission spéciale. Réalisé cette fois par George Pan Cosmatos, mettant toujours en vedette Sylvester Stallone, Rambo 2 fait repartir son héros en Asie. Succès monumentale au box office, ce second volet qui marqua l’entrée de Stallone dans le club très fermé des action hero, passe à la vitesse supérieure, armé de son arc et de sa mitraillette. Enfilez votre treillis, vos bottes, mettez votre bandeau frontale, et faites chauffer le pop corn…


Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre


Depuis son premier opus, le mot »Rambo » est entré dans le dictionnaire américain, devenant le symbole de l’homme s’élevant contre l’oppression et prenant les choses en main. Rambo, représente une certaine conscience américaine, distrayant autant qu’il informe le spectateur. Il ne suit pas le mouvement, il s’insurge contre ça et agit à sa guise. Rambo premier du nom avait bien marché aux Etats unis, ainsi qu’à l’étranger. Il était donc logique qu’il y est une suite. C’est au départ James Cameron qui avait commencé à écrire le scénario de ce Rambo 2. La différence c’est que celui-ci se passait dans un hôpital psychiatrique. Il devait au départ y avoir Stallone et John Travolta. Quant à l’idée principale du film, c’était de mettre en cause les hommes politiques auxquels incombe l’échec de la guerre du Vietnam. Hélas, la décision finale a été prise par les producteurs.


Il fallait faire une histoire divertissante, faire que Rambo soit toujours un personnage solitaire et ne pas lui donner d’ami. Rambo mène son propre combat, le mène comme bon lui semble. Entre Rambo 1 et Rambo 2, vous le verrez si vous découvrez le film pour la première fois, il y a une différence de taille. Le premier était plus dramatique, plus psychologique, plus intellectuel. Dans sa suite, l’approche de George Pan Cosmatos est beaucoup plus visuelle et émotionnelle. De plus, George a donné au personnage de Rambo un coté plus haut en couleur.


Pour la première fois, vous allez voir que cet homme mérite son statut de soldat surentrainé, expert en armes, véritable machine à tuer que rien n’effraie, prêt à mourir pour son pays et ce, malgré que ce dernier lui est tourné le dos. Rambo, après avoir purgé une longue peine de travaux forcés, n’écoutant que son courage et l’envie de sauver les siens, repart donc au Vietnam, endroit même ayant causé son traumatisme psychique. A l’aise dans un environnement qu’il connait comme sa poche, on voit qu’il est né pour ça. Avec cette nouvelle mission, Rambo n’est plus seulement qu’un ancien vétéran du Vietnam traumatisé et rejeté par son pays : c’est un type super balèze. Rambo 1 ne montrait qu’un aperçu des aptitudes de notre héros. Ici, il apparait comme le soldat qu’il a toujours été. Attention, ça va faire mal.



« Ce n'était pas ma guerre Colonel, je suis juste là pour nettoyer la
merde. »



Aucun homme, aucune loi, aucune guerre, ne pourront le stopper


Cheveux longs, célèbre bandeau autour de la tête (bandeau qui, vous le verrez, a une signification personnelle), affichant une musculature parfaite, cicatrices dévoilées, treillis, bottes, arc et mitraillette, on passe à l’action pure. Rambo 2, c’est le film qui fera obtenir à Stallone, son statut d’action hero. Sa spécialité c’est la castagne, le bon gros film d’action bien macho, survolté, bourrin et violent. Rambo 2 il n’aime pas perdre son temps dans la parlotte ou la négociation. Rambo, c’est pas un rancunier, il accepte de rendre service au pays qui la renié et envoyé injustement en prison, il déboule dans la jungle par la voie des airs, il sort la mitraillette, garde près de lui son couteau porte bonheur juste au cas où, et il tue des méchants très méchants. Une seule victime dans le premier opus, qui était, je le rappelle, accidentelle, Rambo passe ici à la vitesse supérieure et va faire un carnage.


Seul contre tous, il sèmera sur son passage mort et désolation. Plus d’une soixantaine de victimes (attendez de voir John Rambo, Rambo 2, c’est de la gnognotte à coté), l’action est au rendez-vous, l’action est sur tous les fronts. Contenant son lot de scènes et répliques cultes, le cahier des charges est rempli, le spectacle est fou, la mise en scène saisissante et jubilatoire, les cascades exécutées par Stallone incroyables, les scènes d’explosions filmées sous plusieurs angles, Rambo en profitera même pour voler à basse altitude à bord d’un hélico pour détruire carrément un camp ennemi. De quoi donné encore plus de la puissance et de la vitesse au personnage. Par ailleurs, même si ça sera un peu moins montré que dans l’épisode 4, dans Rambo 2, on veut vous montrer les ravages de la guerre coté civils, on vous fait voir des êtres humains vivre des choses horribles. Vos yeux auront beau voir du sang, des balles tombées sur le sol et un Rambo effaçant son visage d’ange pour un visage hargneux, ils pourront voir de plus belles choses comme ces quelques paysages d’Asie.


Les rochers, les rivières, les chutes d’eau, les rizières construites pour l’occasion, l’humidité, la pluie, les moustiques, les serpents, les scorpions, Rambo 2 a beau avoir été tourné au Mexique, on y voit que du feu, ayant la sensation d’évoluer en Asie et dans une jungle Vietnamienne.


Au-delà de toutes ses tueries et violences barbares, on n’oublie pas pour autant de travailler sur le personnage principal. D’emblée on remarque que l’acteur a entièrement remodelé son corps. Entrainement de 8 mois à raison de 4 heures par jour, des entrainements du genre GIGN, du tir à l’arc, des stages de survie, du soulevé de poids, Sly se sera physiquement défoncé sur ce film. Tel un super héros increvable, il résiste aux pires tortures possibles, barbotte dans l’eau croupie aux cotés de sangsues et crottes de porcs, marche dans la boue, rampe, se fond dans le paysage, ne se déplace qu’en roulé-boulé, possède une vision nocturne hors du commun, vise avec son arc des cibles à plus de 50 mètres, critique à coup de monologue percutant le manque de reconnaissance envers les prisonniers de guerre, tout en ayant une petite histoire d’amour sincèrement mignonne, rendant son personnage beaucoup plus vulnérable. Dans les années 80/90, les super héros ne portaient pas de collants et n’avaient pas besoin de super pouvoirs pour éblouir et servir de modèles aux plus jeunes.


Dans ce deuxième épisode, Rambo a la chance d’obtenir une rédemption. Vous pensiez que Rambo 2 n’était qu’un film d’action classique, primaire et idiot méritant d’avoir écopé de toutes ses parodies d’anthologie telles Hot Shots 2, les guignols de l’info, le sketch hilarant des Inconnus : Jésus 2 le retour, et bien d’autres ? Il vous démontre le contraire.



« Ce que vous appelez l'enfer, il appelle ça chez lui. »



Au final, taux d’adrénaline au maximum, Rambo 2 c’est du pur concentré de tout ce qui faisait le charme des films d’action des eighties. Souvent copié, jamais égalé. Les scènes d’action sont à la fois originales et cool (le duel final en hélicoptère : digne d’être surnommé « Western aérien » par son réalisateur), le second degré bien présent, le jeu d’acteurs et les musiques signées Jerry Goldsmith bien foutues, des méchants Russes et des gentils Américains (dans les années 80, la guerre froide entre les states et la Russie faisait rage), des décors fabuleux, une mise en scène brillante, une violence jamais gratuite, un film culte. Rambo 2 : un vrai défouloir, on n’attendait rien de plus.

Jay77
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le 17 sept. 2017

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