Last Blood, bourrinade immonde et sans intérêt, donne l'impression que la franchise ne comprend plus son propre protagoniste. Après un Rambo 2 et surtout un Rambo 3 qui avaient au moins le mérite de conserver John Rambo dans un contexte politico-gouvernementalo-américain en phase avec le livre d'origine et le premier film, Rambo 4 avait déjà ouvert l'idée d'un Rambo opérant plus individuellement, tel un mercenaire au grand coeur qui réussirait à mettre sa gachette facile au service d'une juste cause qu'il choisit plus personnellement.
Or, ici, ce Last Blood va un cran plus loin et tombe tout bêtement (bêtement, c'est le cas de le dire) dans le vigilante movie bas du front, en mode ersatz de Taken dans lequel Stalonne ferait évoluer son regard de Teckel post-trauma dans un discours manichéen qui semble avoir écrit il y a 60 ans.
Au fond : pourquoi pas. On ne vient pas là pour la finesse. Mais à ce niveau-là, on peut se demander pourquoi ne pas avoir carrément ressorti des Russes tirés de la guerre froide tant les clichés US/Mexique nous inondent au point de devenir fondamentalement ridicules (le film a notamment bien du mal à montrer des Mexicains - ou du moins, des Espagnols avec de mauvais accents mexicains - qui ne sont pas de mèche avec les cartels).
Mais à nouveau : pourquoi pas. On n'aura qu'à dire que c'est un hommage aux méchants militaires de Rambo 4... ou 3... ou 2.
Sauf qu'au delà de ça, malgré une durée très courte (1h19 sans le générique de fin), le film n'arrive même pas à faire autre chose que ça. Il n'a rien à raconter pendant à peu près toute la première heure, se retrouvant à meubler une exposition qui était expédiable en 20 minutes chrono. Il faut qui plus est se farcir une photographie absolument immonde, une mise en scène mollassonne et un montage à la truelle, pour un résultat visuel indigne d'un DTV Seagalien.
Et quand on se dit que ça va enfin bouger lors du massacre final, évidemment que tout ce beau monde est incapable de créer la moindre intensité, la moindre tension, entre des méchants Mexicains débiles (visiblement, personne n'est surpris de poursuivre un vieux pépé un peu cinglé et de se retrouver devant des explosions dignes d'un projet de terra-formage) tout juste bons à servir de chair à canon (entre autres) sans aucun intérêt (hormis de faire péter le gore numérique hilarant d'inintérêt) et un visuel infâme.
Bref, ce n'est pas seulement débile, c'est aussi cinématographiquement nul et visuellement asbcons.