Etant un véritable adorateur de randonnée, je me réjouissais de voir ce film. J'ai néanmoins été partiellement déçu, mais pas trop.
La mise en scène est réellement boiteuse. Gare aux étudiants en cinéma, il y a de la saute d'axe à la pelle qui vient s'ajouter à une réalisation sans aucune prise de risque.
L'image dans les prises de vue en nature est plutôt belle, même si je pense que c'est le décor naturel qui le permet. En effet, la lumière additionnelle est mal maîtrisée et fait très "éclairage studio", ce qui fait d'autant plus de tort dans les scènes extérieures. Assez triste venant d'un chef op qui a un certain bagou d'une soixantaine de films en tant que directeur de la photographie.
Un petit mot sur les décors : les décors naturels sont très bien choisis et exploités, les décors studio sonnent vraiment -vraiment- cheap. J'ai en tête des exemples typique comme la corniche rocheuse de fin de film qui fait décor en polystyrène de théâtre.
Ce n'est pas un film de réalisateur ni d'image, mais plutôt un film d'acteurs. En effet, le duo Redford/Nolte maîtrise très bien son jeu et sait guider son public dans un scénario très téléphoné bien que plutôt drôle. Ce qui me fait dire que c'est même plutôt un film de producteur : en effet le producteur du projet est également l'acteur principal Robert Redford. On commence alors à comprendre pourquoi le jeu des acteurs (à part quelques exceptions vraiment médiocres) est l'aspect le plus travaillé du film.
Qu'a-t-on donc sous les yeux? Un film assez vide, avec cependant quelques fulgurances, une histoire honnêtement touchante et un environnement évidemment dépaysant. Le problème, c'est qu'à cause de toutes les raisons citées ci-dessus, on a l'impression de voir un film fait à la va-vite à l'exception des aspects qui intéressait Redford qui sont le scénario, le jeu d'acteur et les décors naturels. Au final, j'ai apprécié le film, même si je pense que c'est surtout ma passion pour la randonnée qui joue dans cette opinion.
En revanche, je dirai en aparté qu'il faut à tout prix arrêter de crier au plagiat, à l'inspiration trop grande, ou que sais-je encore de Into the Wild à chaque fois qu'un film montre des gens qui entreprennent un grand voyage en nature. Rangez le collégien qui a adoré ce film dans votre vitrine à souvenir, dépoussiérez votre esprit critique et rendez-vous compte qu'il y a des tas de films comme ça, qu'ils soient sortis avant ou après Into the wild. Avec une mentalité comme ça, on affirme qu'Harry Potter est pompé sur Star Wars et que Fievel et le nouveau monde est un plagiat de Le Secret de Nimh.