Rango serait la mise en appétit de Verbinski bien avant qu'il s'attelle à Lone Ranger, son grand western décalé avec Johnny Depp. Quand on a vu les deux films, on peut réaliser les réglages subtils du réalisateur qui a pris du recul en se regardant travailler. Bien sûr les supports ne sont pas les mêmes,Rango demeurant un vrai film d'animation.
Au niveau de l'entâme, Rango débute idéalement avec une mise en place bien faite qui présente ce caméléon d'aquarium qui va finir par sortir de sa captivité pour s'inventer un destin dans l'Ouest de ses congénères animaux. Sur toutes ces séquences, le spectateur peut se rendre compte que Gore Verbinski maîtrise la dramaturgie du western, ses changements de rythme et d'atmosphères d'un plan à l'autre.
Là où l'entreprise se corse dans le film est quand Rango endosse le rôle de sherif de Poussière ( avec ses talents de hâbleur et sans savoir dans quoi il s'embarque) pour s'attaquer à la pénurie d'eau de la ville. A vrai dire, c'est là que Verbinski se perd un peu dans son sujet et ses intentions. Le film d'animation prend une tournure Wild wild west où le côté clinquant et absurde du début se perd. On sent que le réalisateur a délaissé le ton d'origine de son entâme pour rentrer dans une autre aventure où Rango se trouvera peut-être mais trouvons nous de la crédibilité aux évènements qui le feront arriver à ce moment crucial de sa vie? Pas vraiment et c'est le seul bémol de ce film bon enfant,souvent drôle, bavard mais bien écrit. Et quand on voit ce qu'a donné Lone ranger, on ne peut remercier le caméléon rouleur de mécanique au grand coeur d'être passé par là.