Rapace
4.7
Rapace

Téléfilm de Claire Devers (2012)

Une des premières scènes : un homme gare sa Porsche dans un parking sous-terrain, se met à humer son siège et son volant gainé de cuir tel un vampire en recherche de sang frais, puis prend ombrage d’un 4X4 luxueux qui vient juste de se garer à côté de lui en dégageant violemment la portière sur l’autre véhicule et, dans la foulée,propose, grand prince, de faire un chèque du montant qu’il décidera à son conducteur, qui lui répond avec la même morgue de laisser tomber car il « aura sa nouvelle Bentley demain ».. On serait bien en peine de décrire ce qu’a voulu montrer ou démontrer l’auteur de « Noir et Blanc » dans cette charge sans inspiration ni subtilité du monde de la finance (à coté de ca Oliver Stone fait du Mankiewicz) et ce qui a motivé sa si singulière- à défaut d’être réussie- entreprise. . Règlement de compte introduit dans un face à face ne laissant jamais réagir l’adversaire, le prenant à la gorge, l’acculant sur son lime et déployant sans aucun temps de respiration ses vérités premières; le propos n'éclaire jamais, il consterne souvent.Une dénonciation politique ? Une farce ? Une blague de potaches avec des amis? S’agit-il de faire rejaillir une forme de vérité par l’outrance délibéré, la redondance d’un langage cinématographique martelé et imagé, à la manière par exemple d’un Philippe Murray ? Or si Murray stigmatise, par le rire, la dérision et l'outrance de la caricature les travers de notre temps au moyen d’un propos très souvent drôle et très perspicace, nous sommes ici en quelque sorte condamné à un long défilé de situations grossières, à la caricature agressive, organisées sur un mode mécaniste et totalement dépourvu du moindre microgramme d’humour.Un naufrage complet plombé par les affres de l’idéologie, du ressentiment et d’une prétention sans bornes ; bref, un tract politique à des années-lumière de la moindre idée de commencement de cinéma.
STEINER
2
Écrit par

Créée

le 5 août 2014

Critique lue 429 fois

2 j'aime

STEINER

Écrit par

Critique lue 429 fois

2

Du même critique

La Porte du paradis
STEINER
10

Critique de La Porte du paradis par STEINER

Quel souffle ! Quel lyrisme ! Quelles sublimes émotions auront provoqués la vision de cette fresque "monumentale", dans tous les sens du terme.Un chef-d'oeuvre absolu du cinema américain dont l'échec...

le 5 avr. 2012

7 j'aime

Retour à la bien-aimée
STEINER
7

Poeme dépressif

Figure incontournable en compagnie de jean Francois Davy ou jean Daniel Pollet d'une certaine tendance expérimentale du cinéma français des années 70, Jean Francois ADAM a construit une œuvre...

le 13 août 2015

6 j'aime

3

Révélations
STEINER
4

Révélations de pacotille

Un ponte de l’industrie de la cigarette décide de tourner casaque et de désormais servir l’industrie de Bien.Un journaliste très bien intentionné va l’aider dans sa périlleuse aventure...

le 1 oct. 2014

6 j'aime

8