Je me souviens. Le 28 Juin 2007 sort Ratatouille, un film familial qui arrive dans une période formidable, puisque les grandes vacances scolaires de l'été débutent peu de temps après. En allant passer quelques jours chez mes grands parents, je reprend le rituel que je partage avec ma mamie, celui qui consiste à aller au moins une fois au cinéma en sa compagnie lors de mes visites. Je regarde les films et les séances disponibles, lui propose Ratatouille, et hop, nous voilà tout deux dans la salle.
Aujourd'hui, nous sommes en 2020, et je me prend l'envie de revoir ce Pixar que je n'avais encore jamais revu.
Lorsque le générique de fin surgit, les petits dessins l'animant me rappellent de doux souvenirs. Ils me rappellent la sensation d'une époque confortable, où je pouvais profiter de la compagnie de ma mamie, que le temps est venu nous enlever depuis.
Tel un retour de bâton, le chagrin jusque là enfouit revient me chercher, et sans me demander mon avis, m’envahit tandis que j'écris ces lignes.
La voilà la vrai puissance du cinéma, celle qui nous fait ressentir des émotions très fortes, et qui peut même parfois faire office de thérapie. Et Pixar, dans toute sa splendeur est encore une fois le studio qui arrive à avoir cet effet sur moi, grâce à son talent pour écrire des scénarios, des personnages et pour envoyer des messages forts aux adultes comme aux enfants.
Mais je divague encore...
Pour le cas de Ratatouille sa force réside dans sa capacité à faire vraiment passer un super moment en famille. Car de tous les films que je suis allé voir avec ma mamie, c'est uniquement ce Pixar qui m'aura fait remonter autant de souvenirs, et qui m'aura même fait ressentir une sensation oubliée.
Ce film d'animation a une forte capacité de faire rire les spectateurs, en les immergeant dans une histoire douce et accessible qui parvient à les impliquer dans ce que peuvent vivre les personnages.
Rémy, le petit rat cuisinier, est touchant de par sa volonté inébranlable pour rendre possible un rêve qui paraît inaccessible. Il y a une audace appréciable du studio d'avoir choisi le mammifère considéré comme le plus porteur de bactérie et inspirant le plus la saleté, pour héros d'un film centré sur la cuisine.
Linguini est quand à lui un monsieur tout le monde très réussi, dont il est facile de s'identifier. Il s'agit purement et simplement d'un jeune dépassé, qui cherche désespérément du travail et qui vit dans un appartement parisien minuscule mais hors de prix.
Parlons-en d'ailleurs de Paris. Véritable personnage de ce film, on sent aisément l'amour des créateurs envers cette ville. Car Ratatouille cherche à sublimer notre capitale, la montre sous son meilleur angle, en nous montrant par exemple la Tour Eiffel et ses alentours illuminés dans la nuit.
Et puis le sujet principal de l’œuvre est bien sûr l'une des plus grandes qualités de la culture française : la cuisine. Depuis le point de vue d'un restaurant, nous voyons le savoir-faire et la tradition qu'il existe dans la restauration française. Même si cela ne reste qu'une toile de fond, les décors de la cuisine et de la salle de restauration, ainsi que les visuels des plats qui donnent l'eau à la bouche, suffisent amplement pour nous immerger dans cette culture dont nous sommes si fiers.
En étant capable de nous faire percevoir une colonie de rats différemment, de nous donner envie de manger une ratatouille, ou encore de nous faire rire sur le marketing débile d'une personne avide de pognon, Ratatouille s'avère être un film familial formidable.
C'est ainsi que, comme le critique culinaire à la mine triste et sévère, je me suis fait surprendre par le retour d'une saveur oubliée de mon enfance en revoyant ce long-métrage d'animation.
Ma chère mamie, je t’envoie plein de bisous de là ou tu es. Sache que je pense fort à toi, et que je donnerai beaucoup pour retourner dans cette salle de cinéma avec toi.