Le contexte de production de Ratatouille n'est pas aussi riche que celui des autres Disney-Pixar, le projet étant d'avance entre d'excellentes mains et partant sur de très bonnes bases.
Brad Bird, fort du succès de son premier film chez Pixar Animation Studios avec Les Indestructibles, se retrouve une nouvelle fois à la tête d'un long-métrage d'animation pour la boîte à la lampe de bureau.
Le film sera sans aucune surprise un carton général et n'aura aucun mal à trouver son public en France.
Ratatouille est souvent cité depuis comme un de ces films d'animation parfaits dans lesquels trouver un défaut serait agir comme le roi du chipotage.
Et selon moi, ce qui fait que le film marche aussi bien vient de sa touche proche des courts-métrages Pixar. Une touche qu'on retrouvera dans les deux Pixar qui suivront: WALL-E et Là-Haut.
Je veux dire par là que Ratatouille est un film très visuel qui parle bien plus à travers ses images qu'à travers ses dialogues. Et pas uniquement pour les moments de contemplation mais également lors des scènes comiques.
Les instants où le spectateur observe la ville de Paris du point de vue du rat Rémy sont ainsi de toute beauté, de même pour les nombreuses scènes où le petit animal se faufile à travers les moindres recoins de la cuisine du restaurant Gusteau. Très dynamiques et superbement réalisées, on a vraiment l'impression d'être de la taille d'un rat dans un environnement aussi actif et gigantesque. Brad Bird arrive à immerger le spectateur avec une aisance incroyable.
Les moments drôles, quant à eux, profitent de la loufoquerie propre à Pixar. La scène la plus mémorable étant celle où Rémy apprend à contrôler Luiguini avec ses cheveux. Inattendue et sans aucun sens, on arrive pourtant à prendre ce "fonctionnement" au sérieux tout en rigolant de bon coeur.
Le réalisateur des Indestructibles n'oublie jamais d'être créatif et va jusqu'à présenter des séquences dignes des cartoons Pixar comme lorsque les goûts de Rémy face aux différents aliments qu'il déguste sont représentés par des couleurs et des courbes. C'est toutes ces petites idées, n'oubliant jamais d'exploiter l'animation à son maximum, qui démarquent la direction de Brad Bird à celle des autres réalisateurs engagés chez Pixar.
Cela n'était pas chose aisée, l'intrigue paraissant sur le papier bien plus simple que les dernières productions du studio.
C'est donc à la narration de donner le sentiment au public de découvrir quelque chose de nouveau. Une astuce intelligente est donc employée, Rémy conversant à plusieurs reprises avec une vision de son idole, Gusteau, qu'il prend pour un fantôme. Le récit devient alors extrêmement agréable à suivre en passant par plusieurs péripéties tantôt hilarantes tantôt très touchantes.
La galerie de personnages n'est pas aussi mémorable que dans d'autres Pixar mais reste très convaincante. Après tout, le film reste centré là où il doit le rester: sur Rémy.
C'est grâce à ce rat que Brad Bird montre tout son talent de metteur en scène. La préparation des plats fait partie des meilleures parties du film. Chaque étape de la mise en oeuvre des repas en cuisine fait saliver le spectateur comme jamais. Il y a une telle passion et un tel amour communicatif qu'on ne peut que passer un super moment.
Pendant presque 2 heures, Brad Bird émerveille son auditoire et encense la gastronomie française en veillant toujours à traiter la culture bien de chez nous avec respect, ne cédant jamais aux clichés. Avouons-le, nous avons tous eu envie de donner une seconde chance à la ratatouille après avoir assisté à cette aventure divertissante à souhait.
Paris n'a jamais semblé être aussi belle et Pixar, jamais aussi bon.