Les mecs se font pas chier et là on a presque la totale, rendez-vous compte, un monde post-apo dont la chute nous est résumée lors d'un monologue au début du film, nous expliquant que les villes se sont écroulées et que le monde est devenu empoisonné, les survivants se terrent où ils peuvent tandis que des ravageurs chassent et tuent tout ce qu'ils trouvent. Il y a un héros, dont la femme a été tué et qui a perdu tout espoir dans la civilisation, un vieux militaire un peu fou, un groupe de survivants, terré dans un camp retranché et un terrible chef de guerre qui a perdu un être cher. Il y a une grosse explosion et la fuite d'un groupe de colons qui cultivent l'espoir d'une Green Place, un endroit où la civilisation pourrait éclore à nouveau. Bref, une pompe en règle de Mad Max 2 et de ses suites réalisée deux ans avant la sortie du film de Miller, ce qui est un sacré exploit !
Bref, avant que Mad Max ne vienne tout emporter sur son passage, Ravagers est un film qui se situait alors dans la lignée de ces dystopies déprimantes, comme No Blade of Grass, Soleil Vert ou New York ne répond plus. Des films qu'on pourrait soupçonner en tous cas d'avoir servis de base à l’écriture de Mad Max 2.
Ici, l’intrigue de ce Ravagers est plutôt lâche et la réalisation assez mollassonne, mais le film bénéficie de décors variés et originaux. Au delà des vieilles usines déshéritées ou des parcs de fusées abandonnés, on profite de quelques plans sacrément enthousiasmants de villes en ruines ou de personnages errant sur des routes désertées, annonçant ce qu’on retrouvera plus tard dans La Route. Il est porté par quelques bonnes vieilles ganaches qu'on retrouver toujours avec plaisir et si la zik apparait souvent à coté de la plaque, il y a au moins le titre qui accompagne la découverte du gros bateau et qui mérite à elle seule de jeter une oreille au disque. Bref, Ravagers est loin d’être une éclatante réussite, mais il reste une très agréable variation sur un thème essoré jusqu’à la moelle.