Ray
7.1
Ray

Film de Taylor Hackford (2004)

Ray par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ray Charles vient au monde en 1930. Élevé uniquement par sa mère,en Floride, il aura une enfance tourmentée. A trois ans, il assiste à la noyade de son frère et contracte un glaucome un an plus tard. Il deviendra aveugle à sept ans. Ray est alors placé dans une institution où il va apprendre la composition musicale, le saxo et le piano. Sa préférence va vers les rythmes qui ont bercé son enfance à savoir le jazz, le gospel et le blues. A quinze ans, après le décès de sa mère il se retrouve seul et démuni. Il part alors pour Jacksonville avec le concours d'une amie de sa mère. Afin de survivre, il sera pianiste dans des orchestres quelconques. Après avoir exercé son métier dans plusieurs formations de danse, il décide de partir pour Seatle. C'est une nouvelle vie qui commence. Il se produit dans des clubs avec son propre orchestre et se lance dans le chant. Il fait la rencontre de Quincy Jones et ils deviennent amis. Ray va enregistrer ses premiers titres, malheureusement le succès ne sera pas au rendez-vous. Ce n'est qu'en 1951 avec "Baby,Let Me Hold Your Hand" qu'il va commencer à se faire un nom . A partir de ce succès, Ray Charles prend une certaine autonomie vis à vis de sa maison de disques au niveau de la création et le premier évènement sera "I Got a Woman". La consécration suivra quelques temps plus tard avec: "What'd I Say", fabuleux titre connu de tous. Après ces réussites qui l'ont propulsé au niveau de star, le public noir conquis, il se lance à la conquête du public blanc. Pour cela, il change à nouveau de maison de disques. C'est alors que va naître le fameux "Georgia On My Mind". Cette nouvelle expérience ne se passera pas sans problèmes. La dépendance à l'héroïne entrave son talent et certains Etats pratiquant l'apartheid lui refusent la tenue de ses concerts. Dès lors, le succès de Ray Charles " Le Génius" va s'altérer quelque peu...


Le réalisateur Taylor Hackford nous offre en deux heures et demi un sacré tour d'horizon sur la carrière de ce chanteur-musicien extraordinaire, depuis les drames qu'il vécut dans son enfance en passant par les problèmes raciaux aux Etats-Unis jusqu'à ses problèmes de dépendance à la drogue et à l'éclipse qui s'en suivit. On imagine fort bien à la vue de ce film les problèmes rencontrés à l'époque par un musicien noir, aussi talentueux soit-il, pour arriver à la gloire. Les combines mafieuses des milieux de boîtes de nuit ou de clubs de jazz ont effectivement tout fait pour exploiter et humilier ce jeune homme, tout en reconnaissant son talent. Les maisons de disques ne se montraient pas beaucoup plus tendres envers lui. C'est pourquoi, durant une grande partie de sa vie, Ray Charles aura lutté contre l'adversité autant que contre lui-même. Taylor Hackford n'élude aucun point de la vie tumultueuse de l'artiste luttant depuis son jeune âge pour que la condition de ses frères noirs soit reconnue et que son talent soit estimé à sa juste valeur.


Ce film ne brille pas par son originalité, ses trouvailles ou sa mise en scène, mais ce n'est pas contrariant pour les admirateurs du "Génius". Ce que chacun attend de cette production, c'est la découverte de Ray Charles, ses titres fabuleux et l'interprétation de ce personnage hors du commun. Et là, c'est la très heureuse surprise car Jamie Foxx est vraiment l'homme de la situation. Il a tout de Ray et l'on oublie au bout d'un instant que, sous nos yeux, c'est un sosie qui nous entraîne dans ce mélange de drames, d'intrigues et de gloire tant il est étonnant et talentueux. Dans cette oeuvre, Jamie Foxx est bien le "Génius". Il faut également souligner la justesse et l'authenticité du jeu des seconds rôles, tous remarquables.


Cette oeuvre qui restera un très bon document paraît bien courte. Nous aurions voulu entendre plus de cette fantastique musique que Ray nous a léguée, malheureusement tout film a une fin. C'est pourquoi, en sortant de la salle, on a envie de s'offrir quelques bons vieux albums de l'artiste afin de continuer à vibrer au charme et au rythme de ses "tubes" inoubliables et indémodables.

Grard-Rocher
8
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Créée

le 23 févr. 2014

Modifiée

le 20 mai 2013

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