On sait, depuis déjà ses tout premiers films, que Steven Spielberg est un gamin. Un gamin génial de plus de 70 piges qui avec Ready Player One aurait trouvé un nouveau terrain de jeu.
Car si le bonhomme s'amuse depuis plus de 50 ans avec le langage cinématographique, il a trouvé dans ce scénario tiré du roman d'Ernest Cline de quoi renouveler son appétit ludique : une histoire où les univers du jeu vidéo et du cinéma s'entrecroisent en continu. Wade, un jeune homme passionné de jeux en ligne va jouer les héros dans l'Oasis ( le monde virtuel multijoueur créé par un génie de l'informatique) afin d'échapper à la réalité sordide de sa vie réelle.
Mais ce n'est pas tant le scénario, que Spielberg déroule pourtant avec le savoir-faire qui est le sien, qui est le plus intéressant dans ce film, mais bien davantage la manière dont le réalisateur américain va placer, ici et là, toute sorte de références à son propre univers mental - James Halliday étant le double de Spielberg - et plus largement une multitude de références qui ont nourri la pop culture de ces cinquante dernières années.
Et on se rend compte à cette occasion de l'incroyable richesse visuelle et musicale que la culture du jeu vidéo et du cinéma ont pu produire : monstres, héros, objets, tubes en tous genres, extraits de films plus ou moins bons...
Ready Player One regorge de clins d’œil, souvent comme simples éléments du décor mais parfois complètement intégrés à l'histoire comme dans ce passage étonnant de virtuosité où les héros s'aventurent dans une reconstitution d'une des scènes les plus connues du Shining de Kubrick : une mise en scène façon poupées gigognes où les acteurs interprètent des joueurs qui jouent des personnages pénétrant dans un bout de film à l'intérieur d'un jeu. Vertigineux ! Ou encore cet album photo holographique où ce malin de James Hallidday/Steven Spielberg a caché les indices que cherchent les joueurs.
Autant de scènes pour autant d'hommages à la culture populaire.
Les vingt dernières minutes s'évertuent à boucler un scénario qui s'est quelque peu perdu dans les interstices multidimensionnels de la fiction. Les astuces et ficelles utilisées pour que tout rentre dans l'ordre sont pour le moins capillotractées
(ce mot de passe sur un bout de papier WTF)
mais qu'importe, le film est déjà en lui-même réussi et on pardonnera ces errances finales tant Spiel-berg le bien nommé nous a offert presque deux heures durant un sommet de plaisir ludique.
Personnages/interprétation : 7/10
Scénario/histoire : 6/10
Réalisation/mise en scène : 8/10
7/10