Si je simplifie les choses à outrance, pour qu'une histoire soit réussie, soit il faut des enjeux, soit du charisme, soit de la beauté.
Ready Player One n'est pas une histoire réussie. C'est un condensé de stereotypes d'histoires gentilles avec un méchant bouffon et incapable, c'est des scènes époustouflantes mais aux conséquences nazes ou absentes, autrement dit on ne vit rien, on ne tremble jamais.
C'est bourré de références, c'est parfois sympathique et parfois vomitif.
Steven a 71 ans et lui donner la manette sur la réalisation d'un film futuriste geek c'est se condamner au try again. Le tout est bien fait mais sans aucun attachement et aucune excitation, on attend un feu d'artifice mais on n'aura droit qu'à des pétards mouillés sous formes de scènes de combat titanesques où la gentille populace se soulève contre le grand capital anonyme et esclavagiste. Le film est censé porter les valeurs d'une utopie virtuelle, une oasis de rêve dans un monde froid et vide, il ne restera qu'une coquille vide loin des ambitions possibles des préliminaires d'un tel scripte.
Par ce que voilà en parlant de préliminaires, je suis déçu. Le cul entre deux chaises, le film est enfantin et chaste tout en se voulant rebelle et vibrant. Pour les vibrations il semblerait que ce virtuel soit insuffisant, il faudra se rabattre sur d'autres mécaniques pour espérer atteindre l'orgasme cinématographique.
Je n'ai pas passé un mauvais moment, sauf que comme les personnages j'ai été en quête pendant tout le film, ils ont accéléré sur le tarmac et je suis resté sur le bitume, déconnecté d'un film sans audace et sans âme, les mains vides finissent dans les poches.
Steven je suis désolé, mais la magie n'est plus là.