Il n’avait même pas encore touché le sol Européen que déjà, de par son synopsis et sa promo sentant bon les années 80/90, aux yeux des amateurs, il était culte. Ready Player One, l’un des évènements de l’année réalisé par tonton Spielberg débarque cette semaine dans nos salles. Amis cinéphiles, votre mission si vous l’accepté, pénétrer dans un monde virtuel, résoudre les 3 défis et devenir le maitre de l’Oasis…


A vous de jouer


Cinéphiles, Geeks et Geekette, la bande annonce et tout le tapage qu’a fait Ready Player One, ne vous mentait pas ! Avant de vous précipiter en salles, il serait bon ton, afin de ne pas être largué pendant la séance, de réviser voir de parfaire sa culture cinématographique et jeux vidéo ludique. Au quel cas, le film et ses multiples références, risque de ne pas avoir l’effet escompté. Ready Player One, au départ, c’est un livre de science fiction écrit par un certain Ernest Cline. Mélange d’aventure et de science fiction, cet ancien scénariste adressait de par son œuvre, une lettre d’amour à un certain Steven Spielberg et aux années 80. Quelques temps plus tard, ce dernier lui rendit la pareille en décidant d’adapter le livre en en faisant un blockbuster.


Le résultat est allé au-delà de mes attentes. Et j’en avais des attentes ! J’attendais d’en prendre plein les mirettes comme dans la première bande annonce, j’attendais de retrouver enfin LE Spielberg de mon enfance, celui qui m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps dans E.T, celui qui m’a immergé dans un parc d’attraction où on le faisait revenir à la vie des dinosaures, qui ne m’a pas du tout donné envie d’allé faire un tour à Amity Island. On ne va pas se mentir, bien que son dernier film Pentagon Paper, était excellent, Spielberg, depuis La guerre des mondes, soit, plus de 12 ans, il semble avoir perdu son mojo. Et bien cette année, l’un des maitres du cinéma est officiellement de retour, renouant définitivement avec son âme d’enfant.


Plus jouissif, tu meurs


C’est à cela qu’on reconnait quelqu’un de nostalgique voulant nous faire partager généreusement ses émotions. 2h20 de folie, 2h20 où l’on est éblouit par le visuel détaillé et surprenant de Ready Player One, 2h20 où l’on se marre parce qu’on retrouve les héros de notre enfance et adolescence ensembles. Toy Story avait déjà fait son petit effet, L’indien du placard et Le monde de Ralph aussi, dernièrement, la série Stranger Things mettait tous les autres au tapis. Ready Player One arrive sans aucun problème à mettre à l’amende cette série, même Pixels, film supposé être un digne hommage aux jeux vidéo. Le rêve devient réalité.


Qui aurait pu imaginer qu’un jour, on pourrait voir une course poursuite angoissante entre le T-Rex de Jurassic Park et la Delorean de Doc Brown, le tout, menacée par King Kong en personne ? Spielberg rend vos jeux d’enfants réalité, et il mettra le paquet, jusqu’à reconstituer quelques scènes de l’univers d’un célèbre film culte. Des Easters Eggs en veux-tu en voila, il faudra voir le film au moins une deuxième fois pour identifier toutes les références.


Du rétro gaming (carrément la sainte grenade de Worms !), des films (Le géant de fer qui a un rôle juste ahurissant!), des mangas (la moto de Kaneda dans Akira), des musiques des années 80/90, le cri de Willem (obligatoire), des tonnes et des tonnes de références à la pop culture, de vraies recherches ont été faites, juste parfait pour les vieux et jeunes geeks. Ca semble ne jamais s'arrêter. Les easter eggs sont toujours placés avec brio, de manière précise, et il y a de quoi faire. Néanmoins, dommage, pas d’univers Marvel, ni de Star Wars. Honte à toi Disney !


L'Oasis n'est pas un monde virtuel banal où on choisit son avatar et basta. On est loin de ce que peut pour le moment nous fournir la réalité virtuelle. Au premier abord, ce monde a tout d’un simple terrain de jeu. Pourtant, très vite, on s’aperçoit qu’il s'étend sur des milliers de mondes tous différents les uns des autres. Bien entendu, Ready Player One, tout comme avant lui Terminator, Retour vers le futur et bien d’autres, continue à s’acharner sur la sonnette d’alarme. Dressant un portrait peu brillant des multinationales, critiquant méfaits des avancées technologiques sur l'homme s'enfermant de plus en plus dans sa bulle au point de ne plus arriver à dissocier réel et virtuel.



J’aimais les choses telles qu’elles étaient avant.



Que la chasse à l’easter egg de Halliday commence !


Gangrené par la pauvreté, le monde de 2045 fait peine à voir. Visionnaire le Spielberg ? Tout comme James Cameron, on le croit, on se doute que ce qu’il se passe dans le film, finira par arriver en vrai. Le pire dans tout ça c’est que personne ne veut y croire. Et si Ready Player One arrivait enfin à nous faire réagir ?


Tout le monde est connecté, tout le monde a acheté sa paire de lunettes virtuelles et s’éclate dans l’Oasis en devenant la personne qu’il rêve d’être. Propre création, personnage célèbre de la pop culture, il y a l’embarra du choix. La parade idéale pour les hommes et femmes mal dans leur peau. Mais ce n’est pas tout : on a possibilité de travailler et d'étudier dans l'Oasis. Tout en pouvant vous amuser, comme dans les jeux de casino, vous pouvez gagner de l'argent, du VRAI argent. Le truc c’est que si vous perdez, vous perdez toute la monnaie durement gagnée. Et là, ça fait mal. Les endettements, les emprunts, le réel empiète maintenant sur le virtuel. Nous ne sommes à l’abri nulle part. Wade Watts, l’adolescent dont nous suivrons l’histoire et dont on s’attachera, s’identifiant à lui, en a fait les frais. Tout du moins, le nouveau petit ami beauf de sa tante. Wade essaye de se sortir de sa vie pourrie.


Quand il apprend que son idole a lancé une chasse au trésor dans l’Oasis, son terrain de jeu favori, ni une ni deux, il se lance dans cette quête, espérant enfin sortir de son quotidien peu glorieux. Aidé de son ami Aesh, un grand balèze qu’il n’a jamais vu en vrai, Wade se plonge dans la partie. Mais il n’est pas le seul à convoiter le prix.


Face à lui, les Sixers, employés d’une multinationale ayant quasiment la main sur toute la société, comptent bien s’approprier le butin et l’offrir gracieusement à leur boss : Nolan Sorrento. Au passage, œuvre familiale oblige, on donnera à Wade une future petite copine toute mignonne, bad ass, au passé tragique qui, indifférente au départ, donnera une leçon de vie à notre futur héros en devenir. Lutter pour une cause juste, l’amitié et l’amour plus forts que tout, du Spielberg tout craché.



La réalité est la seule chose qui soit réelle



L’Oasis va-t-il changer notre monde en vie ?


La magie Spielberg opère, le réalisateur dirige à merveille le casting composé entre autre de Tye Sheridan (le jeune Cyclope d’X men), l’adorable Olivia Cooke (Emma dans la série Bates Motel), le sage et excentrique Mark Rylance (Le Bgg), le lâche et machiavélique Ben Mendelsohn ( Orson Krennic, alias « Mr je m’étouffe par mes propres ambitions dans Rogue One), et la coriace Hannah John-Kamen (Ornela dans la saison 6 de Games of thrones).


Vadrouillant entre le monde réel et le monde virtuel, nous réussirons sans le moindre problème à jongler entre le film live, et le film en images de synthèses. 60% de Ready Player One se déroule dans l’Oasis. Au départ, beaucoup étaient sceptiques de voir devant eux de nombreuses séquences dignes d’un jeu vidéo. Les allergiques aux univers pixélisés peuvent souffler, Ready Player One nous offre un monde virtuel tellement réaliste qu’il met KO un certain Avatar. Surtout, Ready player one, c’est un film d’action puissance 1000 où tout est possible.


Ce qui bien entendu fascine dans ce film, ce n'est non pas que le nombre incalculable de références à la pop culture mais la mise en scène et la bande son. Les mouvements de la caméra lors des scènes d'actions comme les courses poursuites ou les affrontements sont magiques, immersifs, rythmés, fluides.


Quant à la bande originale, c'est quasiment indescriptible tant elle frappe en plein cœur des nostalgique. Imaginez un peu qu’on est mélangé, fusionné entre eux, toutes les mélodies des titres musicaux de chaque œuvre de Speilberg composées par John Williams ? Pour couronner le tout, le réalisateur se permet même d’ajouter quelques tubes de l’époque. Un coup de génie.



Un homme ne connait pas l’échec s’il a des amis.



Au final, Ready Player One a beau avoir tout du film familial prévisible, il n'en reste pas moins une leçon de cinéma. Dynamique, drôle, émouvant, sincère, admiratif, rythmé, fun, lucide, dégageant de l'empathie par ses personnages centraux ou non, le visuel réel ou virtuel sidère, balayant les préjugés que l'on pouvait avoir, nous faisant nous questionner sur notre comportement vis-à-vis de la technologie. Avec Ready Player One et son scénario béton et crédible, on prend son pied comme jamais en retrouvant tout ce qui fait qu’on aime autant la pop culture. Le film qui vous rendra encore plus geek que vous ne l’étiez avant. Merci Steven !

Jay77
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le 30 mars 2018

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Jay77

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