Au premier abord, on pourrait être écœuré par ce déferlement de références pops à tire-larigot, mais ça serait passer à côté du sens même du film, qui dès ses premières minutes, passé l'exposition, nous dit "It's not about the bike, forget the bike!". Mais alors, si c'est pas sur l'engin de Kaneda, la DeLorean et Freddy, c'est sur quoi?
Spielberg est James Halliday, le créateur de l'Oasis, et du haut de son âge avancé, il jette un regard pensif sur cette pop culture qu'il a lui-même façonné (il se gardera d'ailleurs bien de faire référence à ses propres oeuvres, le T-Rex pouvant être associé à King Kong), lui qui est un des (si ce n'est "le") plus grand architecte du paysage geek actuel. Et il constate que sa création lui a échappé, les gens peu scrupuleux exploitant tout amour des fans jusqu'à la moelle, comme cet antagoniste Nolan Sorrento, alter ego virtuel d'une sorte de Kevin Feige, phagocytant l'entertainment avec les sous de sa boîte pour faire encore plus de sous, sans se soucier de l'essence même de ce qu'il produit. D'ailleurs Wade Watts, ça ne vous rappelle pas l'astuce mnémotechnique de Stan Lee? Bruce Banner, Matt Murdock, Peter Parker, Scott Summers, Bucky Barnes... Mais Halliday n'est pas dupe, il sait que tout ce qu'il a créé, il le tire lui-même de ses propres passions, du "Nobody gets past King Kong" à tout le chapitre de Shining, des influences majeures du créateur.
Et nous, spectateurs, Perzival, noyés dans ce déferlement de références et easter eggs, il nous faut choisir entre Halliday et sa vision naïve mais sincère, et Sorrento et son cynisme mercantile. Alors que Spielberg est en fin de carrière et que l'univers de Feige monopolise le blockbuster depuis déjà 10 ans, n'est-ce pas à nous de définir le futur de notre Oasis cinématographique?
Get Ready!