Sur la forme, le film est très bon. Les plans sont beaux, la lumière maîtrisée etc. Et même si la mise en scène n'a rien de vraiment marquant, elle reste efficace. En même temps, rien de bien surprenant pour un film de Spielberg.
Autant la forme ne pose pas de problème, autant le fond est critiquable.
Certes, Spielberg livre ici un film bienveillant à l'égard des gamers, ce qui est suffisamment rare pour être rappelé, surtout pour un film à si gros budget. La montagne de pop culture n'entrave en rien la compréhension du film, on est loin d'un fan service bête et méchant. Evidemment certains détails ne sont destinés qu'au plaisir du fan (la moto d'Akira, Tracer etc.) mais le tout est bien intégré dans l'univers et ne jure pas vraiment. On a même le droit à certaines scènes excellentes, j'avoue avoir trouvé la scène de l'Overlook particulièrement prenante et satisfaisante.
Mais le film cache un bon paquet d'incohérences. Comment se fait-il qu'un citoyen lambda puisse se composer une armée personnelle ? Où est la police dans cet univers ? Pourquoi les combinaisons permettent-elles de ressentir la douleur ? Pourquoi les personnages ne se déconnectent-ils pas pour fuir les dangers ? C'est bête qu'un film dont le propos est l'immersion nous sorte si facilement de son univers.
L'autre aspect que je trouve très critiquable est la représentation des minorités, notamment des asiatiques. Sur les deux personnages japonais du film, l'un est un samouraï qui se transforme en gundam, l'autre est un ninja. C'est quand même légèrement cliché et malaisant tout ça non ?
Bien évidemment, on peut tout à fait profiter du film sans y faire attention, mais une bonne représentation ne serait pas trop demander.