Ready Player One signe le retour de Steven Spielberg à la SF mais également le retour du grand film d'aventure à la Amblin.
En 2011 avec Tintin Spielberg c'était lancé avec succès sur la technologie de la performance capture et il fallait bien ça pour adapter l'univers virtuel sans limite de l'Oasis écrit par le romancier Enerst Cline.
Dans une période ou les univers cinématographiques partagées et les suites sont le maître mot des studios. Spielberg revient au blockbusters de SF.
En adaptant le roman Ready Player One, qui montre une société qui s'oublie dans un univers virtuel basé d’anciennes références à la pop culture, il y avait tout à parier que le film aurait pu tomber dans le travers du film "doudou" pour geek. Mais comme d'habitude Spielberg va bien plus loin que le piège de l'auto référencement. Le réalisateur de 71 semble sans limites. C’est à se demander si il ne détient pas le secret du voyage dans le temps tant son regard, sa vision et sa perception du monde en changement constant est neuf est tourné vers le futur mais aussi réaliste sur ce sujet complexe.
Comme le prouve le plan séquence d’introduction, ou Wade joué par Tye Sheridan traverse un bidonville futuriste où les mobil-homes entassés montrent à chacune de leurs fenêtres des hommes et des femmes équipés d’un casque de réalité virtuelle et s’adonnant à des activités virtuelles dans leur salon, Dès ce premier plan, le virtuel devient un piège ou le monde s'est perdu.
Spielberg montre combien le virtuel et la réalité ont fusionné. il questionnait les spectateurs sur cette thématique, toujours avec une longueur d’avance. En 2001, il mettait en relation les humains et les robots dans A.I : Intelligence Artificielle. En 2018, il met en relation le virtuel et la réalité avec un constat beaucoup moins négatif mais toujours aussi profond.
Steven Spielberg , mélange les scènes réelles et les scènes virtuelles sans jamais devenir illisibles. Une scène peut même contenir les deux sans jamais perdre le spectateur les personnages du film eux aussi s'affranchissent totalement de ses limites de réel et virtuel.
Sur la question du film trop référence Spielberg a pour réponse que rien n’est sacré et par extension que la pop-culture n’est pas une religion sacrée, qu’on peut se l’approprier, et l’utiliser avec amour et respect. Dans une scène clef (bientôt culte) Spielberg rend hommage à l'oeuvre d' un ami proche et ne dénature pas son l’oeuvre. il lui rend hommage, il l’utilise de manière intelligente tout comme les multiples références utilisées dans le film.
Spielberg apporte une réalisation fluide et virtuose où la caméra virevolte dans tout les sens Il est certain que visuellement, le long-métrage se classe dans les grosses claques des 10 dernières années (on est au niveau d'un Avatar ou d'un Mad Max Fury Road). Soyons clair Ready Player est une bombe un lead vers le cinéma du futur.
il y a les éléments d'un film d'aventure Amblin classique mais aujourd'hui Ready Player en offre une version 2.0 de l'aventure avec un grand A . Celle ci à travers le monde sans limite de l'Oasis n'a plus de limite comme Spielberg nous le montre dans une séquence de course cousine du "Speed Racer" (2008) de Wachoski d'ailleurs les 2 films partages beaucoup d'un point visuel mais aussi dans certaines thématiques.
Le casting est parfait Tye Sheridan et Olivia Cooke et les rôles secondaires aussi rien à dire ils font corps avec les personnages.
Le scénario est d'une grande fluidité est le travail d'adaptation du roman est remarquable d'efficacité.
Avec Ready Player One Spielberg fait un film testamentaire qui réunit toutes ses thématiques, et tout son imaginaire :et sa vision du passé, sa vision pour le futur et son regard critique du présent. Un mélange qu’il parvient toujours à équilibrer et transmettre avec son immense talent.
Avec Ready Player One Spielberg rappelle au monde du cinéma qu'il est encore le patron et un des plus grands visionnaires du 7ème art et tout ça avec la grande générosité qui le caractérise il signe un chef d'oeuvre un nouveau classique qui pose les bases du cinéma du futur respect !