S’évader dans un monde dans lequel l’imaginaire n’a aucune limite !

Comme c'était indiqué sur l'affiche de la production, le grand et magistral Steven Spielberg fête son retour cinématographique dans le genre aventure, un des genres de film qu'il a toujours su manœuvrer sans la moindre ambiguïté. Ce dernier nous présente sa nouvelle réalisation Ready Player One, une des productions les plus inattendues pour les geeks et les cinéphiles en cette année 2018. Il faut dire que ce long-métrage avait de quoi bien attiser beaucoup de monde avec intérêt et curiosité, pour deux bonnes raisons. La première, c'est qu'il s'agit d'une production mise en œuvre par Steven Spielberg, réalisateur reconnu pour la plupart de ses films devenus cultes comme Jurassic Park, Il faut sauver le soldat Ryan ou La Liste de Schindler. Et la deuxième, c'est qu'il s'agit d'une réalisation nous faisant sillonner dans l'Oasis, un monde dans lequel pullule de personnages et d'objets faisant référence à la pop culture des années 80, que ce soit dans les jeux vidéo ou dans les films.


Avec ce film qui est bien plus qu'un simple film de SF et d'aventure, on est devant l'un des plus grands monuments cinématographiques que le cinéma ait rarement connus, Steven Spielberg laissera sans aucun une empreinte ineffaçable dans l’histoire du cinéma rien qu'avec cette production. D'habitude, j'ai toujours apprécié sa passion admirable du cinéma et son travail hyper soigné et visible dans ses réalisations. Cependant ! Je ne suis pas du genre à critiquer ses choix artistiques mais une question m'est venue à l'esprit quand j'ai appris de quoi le film parlait : Était-il vraiment l'homme de la situation ? Réunir des personnages connus tels que le Géant de fer, Catwoman, Lara Croft et plein d'autres dans un film est une chose, mais savoir les exploiter en est une autre. Le cinéaste a su atteindre le premier objectif, mais pas le deuxième. Sans vouloir juger sévèrement, je sais bien que ce ne sont pas les vrais personnages. Au fait ! Ce sont des joueurs qui endossent les costumes et qui se comportent comme des cosplays.


Mais cela pose un énorme problème pour les geeks et les cinéphiles qui est celui-ci : La sous-exploitation des personnages. Voir des personnages célèbres dans un film c'est bien, mais voir par exemple Lara Croft ou Harley Quinn agir comme on le voulait aurait bien été mieux. On voit seulement la première de dos et pendant trois secondes, quant à la deuxième, elle se comporte comme une simple fille timide et peureuse, pendant l'approche d'un des méchants de la réalisation. Et c'est ça dans tout le film, pour de nombreux personnages, plus ou moins sous-exploité. Dans ce genre de vision, Steven Spielberg peut nous émerveiller mais aussi nous décevoir. Il est fort regrettable de voir qu'il s'est bien loupé pour ce qui est d'accomplir le deuxième objectif, ce qui peut paraître assez frustrant venant de sa part. De toute manière, je pense pas qu'il avait pour but de manifester correctement ces derniers, il en avait bien beaucoup trop pour tous les faire agir adéquatement dans une production d'une durée supérieure de deux heures de visionnage.


Autre point qui m'a déplu, c'est qu'on passe plus de temps dans l'Oasis que dans le monde réel et sinistre. Ce qui entraîne une mauvaise reconnaissante de la patte de réalisation du cinéaste, la production aurait pu très bien être montée par des professionnels du domaine des jeux vidéo. Ce n'est pas comme si on regardait le dernier film d'animation mettant en contexte Tintin où on pouvait très bien ressentir la magie enfantine du cinéaste. Mais dans Ready Player One, je n'ai pas ressenti cette magie, pas autant que devant Tintin. Et il y a malheureusement encore un point qui m'a un peu chagriné, la mise en scène. Dans certaines images, il y a un superflu d’éléments tels que les bagnoles pendant la course ou les combattants lors de l’affrontement final qui rend les images un peu trop bordéliques pour qu'on puisse se jouir du spectacle. Cela n'arrive pas tout le temps mais ça casse un peu le rythme, lors des scènes d'action très divertissantes et purement spectaculaires.


Sans compter un scénario pas intelligemment narré, bourré de clichés tels que le message humain ou l'amour de deux adolescents, et d'une scène d'introduction fainéante, avec une voix-off assez inutile. Des vilains et gênants défauts, pas assez nombreux pour m'assommer, et encore moins pour me divertir. Il faut dire que la réalisation a de tout pour qu'elle soit une œuvre cinématographique tout à fait inoubliable et incroyablement attractif. À part Ben Mendelssohn qui bénéficie d'une écriture de son personnage trop sommaire pour incarner un méchant remarquable, le reste du casting est bon dans l'ensemble, très esprit teenager. On suit agréablement ces derniers affrontant de nombreux obstacles, dans un monde cachant bien ses surprises et ses secrets, face à une organisation disposant de tous les moyens nécessaires pour atteindre leur but.


L'Oasis est un monde d'une beauté incontestable, doté d'un graphisme naturel et impressionnant, dans lequel les personnages agissent fluidement, par une qualité d'animation admirable. Le monde est réel est bien décrit et mis en évidence par des images qui sont tristes à voir, représenté comme un vrai dépotoir. Pour renforcer l'intensité des scènes mouvementées, on peut reconnaître un travail brillant et soigné sur les effets spéciaux, ça envoie sacrément du lourd, avec une mise en scène un peu maladroite à certains endroits mais lisible la plupart du temps. Certainement pas la meilleure production du fameux et très réputé cinéaste mais j'étais assez émerveillé. J'ai joué à pas mal aux jeux vidéo pendant mon adolescence et je dois dire que ce film m'a fait revenir étonnamment à cette époque. 7/10



La mouche, génial comme film mais nul pour un rencard !


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le 8 juin 2018

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LeTigre

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