Beau. Real est beau. Poétique aussi. Parfois émouvant à vous créer une énorme boule dans le creux de la gorge. Parfois écrasant, parfois léger comme une plume. Difficile de décrire le sentiment qu'on en retire. C'est comme tout les films de Kiyoshi Kurosawa, il y a l'émotion brute, celle qu'on ressent devant la projection, devant la danse onirique de ces deux êtres, la manière dont ils se touchent, s'éloignent, communiquent ou ne communique pas, il y a aussi les fantômes, toujours présent, apparaissant en foudroyant le spectateur, il y a aussi les regrets omniprésent dans l'oeuvre du cinéaste, et cette vieille rengaine, des souvenirs du passé revenant nous hanter, de ces accidents qui deviennent de véritables fantômes, détruisant une existence, la rendant impossible, infernale, inquiétante, il y a cette banalité effrayante aussi, cette poésie de l'instant, de la rencontre, du contact, cette blancheur spectrale de l'image. Et puis il y a le second effet, comme des myriades d'échos, le film se développe après la projection, se digère, s'analyse, se conforte dans la sensation première, et dans l'éblouissement, et la réflexion naissent d'autres émotions, l'onirisme omniprésent apparaît, l'aspect triller finit par totalement disparaitre absorbé par la beauté de l'histoire qui nous ai conté, parce que l'horreur réelle devient un conte entre les doigts du réalisateur.