Marc est atteint d'un cancer à stade avancé et il ne lui reste plus qu'un an à vivre. Il décide de se faire cryogéniser pour attendre une avancée scientifique qui pourra lui permettre d'étendre sa vie. Ainsi il est réveillé 60 ans plus tard, dans une époque dont il ne fait plus partie.

Beaucoup de bonnes choses dans ce film. Il y a certes des facilités et des ressorts usés et réusés, comme la voix off de Marc qui présente ses réflexions sur la vie et la mort, à la manière d'un Bienvenue à Gattaca. Mais la réflexion est intéressante : Marc abandonne la vie qu'il connait avec ses amis et son amante, pour un avenir incertain, dans un futur inconnu.

Ceci est renforcé par le fait que Marc prenne une part active dans cette fin et se suicide plutôt que d'attendre que la maladie fasse le travail. Il choisit de quitter plus tôt ses proches, pour aller vers la solitude du futur.

Le fait que l'on voit sa vie par l'intérmédiaire de scènes entrecoupées de ses souvenirs est un choix vraiment approprié, puisqu'il est question de l'impossibilité pour Marc d'apprécier sa vie au moment présent. Dans le passé, il y a toujours l'attente de ce qui va commencer, et le futur n'est que le manque des moments passés, où Marc se perds dans ses souvenirs. La solution est donnée à la fin :

la seule manière de vivre l'instant présent se présente lorsque le futur disparait.


D'autre part, on ne sait pas non plus ce qui se trouve dans ce futur, rien ne nous est montré et c'est assez audacieux. Ce qu'il y a dehors ne compte pas, parceque Marc n'en fera pas partie, ça ne peut pas être ce qu'il en attendait. Ce que Marc attendait de ce futur, c'est une continuation de la vie qu'il avait dans le passé et qu'il a abandonné. Il n'y a donc pas besoin de le montrer.

En résumé, c'est un film intelligent et efficace, qui allie discours et image. Peut être qu'il s'appuie un peu trop sur la musique dramatique et on regrette que les autres personnages ne prennent pas plus d'importance. Cependant beaucoup de scènes sont très joliement tournées et sont vraiment percutantes, particulièrement pour celles et ceux qui ont facilement le vertige existentiel à l'idée de la mort.

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le 22 juin 2024

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