Imaginaire en vrac
Globalement l'histoire de cette director's cut reste la même que la version initiale, celle d'un groupe d'insurgé se formant en réaction à l’oppression d'une puissance expansionniste. La différence...
le 2 août 2024
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Le masqué va vous faire une confession : il déteste les escargots.
Il y est même allergique, pour tout vous dire. Il l'a découvert à l'occasion d'un repas de Noël en famille. Car il voulait goûter, histoire de voir si c'était aussi raffiné que les gourmets lui disaient. La blague. Car finalement, cela a surtout le goût écoeurant du beurre persillé accompagnant le caoutchouc du pauvre animal ébouillanté.
Et au lieu de laisser le reste dans son assiette, Behind a voulu jouer au fier et faire comme si il avait bien apprécié. Sauf que cette aventure s'est terminée aux urgences, l'allergie foudroyante l'ayant fait doubler de volume. Au point qu'il lui était impossible d'enlever son masque.
Telle est la voie, se lamentait-il...
Toujours est-il que le masqué, on ne le reprendra pas de sitôt à déguster ce genre de mollusque traitre. Jamais plus, même. Parce qu'il pense être une personne censée et qu'il tient à la vie.
A la lecture des premiers avis sur les versions ripolinées de la saga Rebel Moon, le masqué a pensé qu'à la vision de la nouvelle engeance de Zack Snyder, certains ont sans doute pu développer une allergie au gluten, s'agissant, à leurs yeux, d'une quête ridicule de deux pov' sacs de farine réclamés par des nazis d'opérette sur fond de ralentis lourdingues. Au point que certains ont dû atterrir, comme le masqué, aux urgences de leur cinéphilie, à la vue des notes assassines devenues classiques depuis 300 et Sucker Punch.
De quoi donc, pensait-il, pour les ceusses en ayant déjà fait un oedème de Quincke, éviter le trépas en s'infligeant les soi-disant versions director's cut du nouvel étron décrété du cinéma US.
Sauf que non, à sa grande surprise.
Car certains, sans doute en mal de crédibilité cinéphile sur leurs réseaux asociaux ou leur site internet (s'agissant de la critique supposée professionnelle) se sont retapés Rebel Moon pour vous dire que c'est peut être même encore plus naze que la première version. Ils ne doivent donc tout simplement pas être aussi allergiques au gluten qu'ils le disent, pour ainsi vous asséner une nouvelle fois leur profonde détestation.
Car quel est l'intérêt, pour ceux-là, de souffrir encore plus longtemps, pour finalement radoter et dire qu'ils ont encore plus détesté et ainsi se payer une deuxième fois la tête de Snyder à peu de frais ?
Et quel était surtout l'intérêt de Netflix de sacrifier des millions d'investissement pour recruter Snyder si c'était pour livrer tout d'abord des versions terriblement amputées et expurgées de toute violence trop graphique, pour seulement quelques mois plus tard larguer en catimini sur la plate-forme les versions director's cut ?
Et si Rebel Moon n'était finalement pas si abominable qu'on a bien pu vous le dire depuis le début de l'année ?
Entendons-nous bien : Rebel Moon n'est pas la saga du renouveau pour Zack, c'est évident. Mais elle redresse cependant la barre si on la compare à Army of the Dead, par exemple. Même si les versions initialement exploitées portaient des stigmates parfois gênants et les cicatrices d'un montage à la serpe.
Avec ses deux versions director's cut, retitrées pour l'occasion, la saga ne s'en trouvera pas fondamentalement changée. Les haters, quant à eux continueront donc de détester intensément Snyder pour ce qu'il représente dans l'industrie d'aujourd'hui. Dommage seulement qu'ils se limitent à sa gourmandise du ralenti, soit le plus évident simplisme quand on veut dénigrer son cinéma.
Mais ses versions longues de Rebel Moon permettent au moins à l'univers de Zack de respirer et de prendre forme, ne se limitant plus désormais à une succession de vignettes parfois totalement déconnectées au rythme saccadé.
A ce titre, c'est la première partie, L'Enfant du Feu, renommé Calice de Sang, qui bénéficie le plus des ajouts et des modifications du director's cut. S'il ressemble toujours à une resucée de l'odyssée des Sept Mercenaires, le film donne l'impression d'enfin se poser et de prendre le temps. Tout y est plus lié, moins mécanique et obligé. De la même manière, certains personnages y gagnent un peu de consistance, comme le jeune Aris qui, s'il demeure un personnage de second plan, bénéficie d'une mise en parallèle intéressante avec l'héroïne grâce à un prologue inédit plutôt bien vu permettant d'entrer dans le vif du sujet de la guerre et de la destruction menée par le Monde-Mère. Ou encore le personnage de Jimmy, disparu sans laisser de traces dans la première version, menant aujourd'hui une quête singulière de libération.
Si L'Enfant du Feu bénéficie à plein du remontage et de l'extension de son histoire, le gain est moins évident s'agissant de L'Entailleuse, retitré La Malédiction du Pardon. En effet, même si son affrontement est toujours aussi épique, le chemin pour y arriver est un peu plus lent sans que cela ne soit pour autant nécessaire à l'intrigue. Et l'impression que certaines scènes concernant les travaux des champs s'avère tenace, même si elles créent manifestement un parallèle avec les scènes de guerre, figurant toute la dualité de l'être humain, coincé entre sa violence et son innocence, capable de détruire et de créer à la fois.
Avec ses versions director's cut, le diptyque Rebel Moon acquiert enfin un équilibre intrinsèque qui lui faisait défaut. Il conserve aussi, et surtout l'aspect grand gamin de Zack Snyder qui, entre déferlement de violence, gerbes de sang numérique outrancières et autres plans de nudité, essaie de créer un univers de science fiction original à partir de morceaux disparates et d'emprunts plus ou moins voyants. Et si elle ne réussit pas tout ce qu'elle entreprend, la saga Rebel Moon recèle cependant assez d'environnements diversifiés, de plans soignés et d'action très efficace pour convaincre. Pour rappeler les ambitions d'ailleurs dans le genre science fiction qui irriguaient à l'époque Jupiter, Le Destin de l'Univers.
Venant rappeler aussi que si Zack Snyder a bien une qualité, c'est sa générosité. Une générosité que l'on aurait bien voulu voir sur grand écran et non sacrifiée par une plate-forme de streaming...
Behind_the_Mask, pour qui la lune n'est pas forcément dans le caniveau.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 7 août 2024
Critique lue 429 fois
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4 commentaires
D'autres avis sur Rebel Moon - Partie 1 : Calice de sang
Globalement l'histoire de cette director's cut reste la même que la version initiale, celle d'un groupe d'insurgé se formant en réaction à l’oppression d'une puissance expansionniste. La différence...
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Comme Zack, je recycle, voici :Qui pouvait s'attendre à quelque chose après les deux premiers opus digne d'une quête secondaire d'un DLC d'un jeu Ubisoft ? Pas grand monde.A croire qu'on regarde ça...
Par
le 2 août 2024
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Notes : je n'ai vu que les versions director's cut.Malgré un scénario assez léger il faut l'admettre, Snyder est un réalisateur incroyable. Les scènes d'action sont compréhensibles ce qui a tendance...
Par
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