J'y met 5 quand même pour la réal de Jeremy Saulnier et aussi parce que la première heure BAISE grave, mais je suis furax de cette fin sans couilles.
Je sais pas si c'est la faute de Netflix ou de Jeremy, mais ça m'a bien dégoûté.
C'est d'autant plus frustrant que le film commence comme un Rambo contemporain, et use et abuse de nos attentes vis à vis de cette référence évidente pour nous mener par le bout du nez, et continue en équilibre entre mi-thriller juridique à la Michael Clayton, mi-film de vengeance anti-vengeance, mi-film d'action violent anti-violence.
Saulnier met la carafe sur feux doux et fait lentement bouillir la tension, tout en gardant cette maîtrise du rythme dévoilée dans Blue Ruin et Green Room, ainsi que son sens impeccable de la mise en scène (la photo, elle, streaming oblige, est inégale de bout en bout, au top dans les intérieurs sombres et le séquences de nuit, médiocre en plein jour - et pas aidée par l'étalonnage fadasse copyright Netflix).
Malheureusement, ce château de cartes soigneusement assemblé se casse la gueule au dernier moment parce que quelqu'un quelque part a confondu une enclume avec un as de pique.
Happy end de merde alimenté par un des pires deus ex machina que j'ai vu de ma vie. Honteux. Complètement à côté de la plaque, sans aucun rapport avec ni le ton, ni le message des 2 heures de film qui le précèdent. Comment tu fais un film où la corruption systématique de la police est le principal moteur narratif, pour ensuite terminer par "et à la fin les gentils policiers sauvent les gentils et les méchants policiers vont en prison !" ? C'est pas rhétorique, Jeremy. Comment tu fais ça, sérieux ?
Pour le bien du cinéma, il faut que Netflix meure. Je ne vois pas d'autre solution.