Un genre de Rambo à vélo

Netflix, le géant du numérique, nous propose Rebel Ridge, un thriller policier, avec pour acteur principal Aaron Pierre, dans le rôle de Terry Richmond. Ancien marine, expert en combat rapproché, il débarque dans cette petite ville américaine, corrompue jusqu'au dernier, enfin presque. Dans une sorte de prison à ciel ouvert, à qui voudrait s'en approcher de plus près, et même à vélo.

Arrive Terry, à vélo, un homme plutôt calme et confiant, malgré les événements qui très vite se détériorent face à une police foireuse, qui l'accuse de tous les délits. Avec à sa tête le chef Sandy (Don Johnson), assez convaincant.

Un film qui raconte la lutte contre un système véreux. Fascinant et effrayant de voir comment se construit et s'organise une impasse aux barreaux de bureaucratie, aux conséquences froides. Terry, ce messager d'espoir, ne cherche pas à être le sauveur ou le surhomme de cette ville, mais juste ce gars ordinaire. Tout simplement humain, qui tente de sauver son cousin de ce cauchemar de la prison

La tension monte entre cet homme noir, qui essaie de se frayer un chemin, sous la pression de la police blanche. Et d'une mère célibataire, Summer (AnneSophie Robb), qui, elle aussi, est victime du système par la voie judiciaire.

Le gros point faible de ce film, réalisé par Jeremy Saulnier, réside dans son manque d'ambition. Cette hésitation à vouloir nous offrir une série engageante plutôt qu'un bon film. L'enfer de l'Amérique, avec en toile de fond ces scènes d'action, demeure quelque peu isolée dans l'ensemble de sa réflexion.

Terry, en héros, endure tout sereinement. Alors la question est : mais quand est-ce qu'il va exploser, parce qu'il va exploser. Franchement, son vélo, son argent, son cousin, et puis quoi encore.

Enfin, les choses dégénèrent sérieusement entre Terry, cet inconnu, gros balaise aux yeux perçants, et toute cette police. Avec des inspirations du premier Rambo, jamais crédible, où s'ajoutent les tensions raciales, de même que la corruption du Sud. Un léger sourire entre Terry et Sandy, complètement ridicule, tout cela comme moteur de l'histoire.

Dommage, le début n'était pas trop mal, puis tout devient long, avec une explication excessive de la corruption, au milieu d'un film bien trop long, qui perd drastiquement son pouls. Cherchant à retrouver l'élan perdu, par un final aux solides scènes d'action, sans jamais y parvenir.