Suite directe d'un film qui avait su se démarquer de son genre (fait rare dans le cinéma d'horreur), Rec 2 souffre de trop nombreux défauts.
Tout d'abord dans le fond. Les personnages, très bavards, manquent de cohérence et passent leur temps à crier quand il faudrait être discret. Ils n'ont aucun sang-froid (sauf celui qui tient la caméra), perdent beaucoup de temps, se contentent de balayer du regard les zones à inspecter et ne surveillent jamais leurs arrières. Alors que l'explication du virus, rompant avec le mystère qui faisait tout l'intérêt du premier film, est évidente dès le début, l'unité spéciale semble bien inexpérimentée face à une situation qu'ils sont les seuls à ne pas comprendre. Le groupe d'adolescents n'est pas en reste, et c'est bien dommage car le passage d'un groupe à l'autre était une idée qui aurait pu être mieux exploitée.
Ensuite dans la forme. Le cadre, beaucoup moins subtil que précédemment, tombe littéralement dans tous les pièges du film en caméra portée (toujours au bon endroit, enragés qui se ruent sur l'objectif, batterie qui ne tient pas, aucune utilisation du hors-champ), au même titre que l'image (montage cut, artéfacts et arrêts sur images constants). Le son en vient même à subir des acouphènes, ce qui est plutôt problématique pour le son témoin d'une caméra. En résulte un film à effets, où le suspense peine à s'installer. Pourtant l'utilisation simultanée de plusieurs caméras par les personnages était une autre bonne idée. Tout cela commence à faire beaucoup, et on se surprend à regarder sa montre avant la fin.
Avec les mêmes aux commandes, on était en droit d'espérer un film dans la rigoureuse continuité du premier. Mais avec un ton plus léger et spectaculaire, Rec 2 est malheureusement difficile à prendre au sérieux, et le générique de fin n'a résolument pas l'air de vouloir aller dans ce sens pour la suite. Quel gâchis !
Conditions de visionnage :
VOST / DVD de 2009 paru chez Wild Side