Red Lips
Red Lips

Film de Fan Dan (1995)

Avec son casting martial qui a fait ses preuves, à savoir Dick Wei, Kara Hui et Phillip Ho (entre autres), et sa courte durée, 1h22 génériques compris, je me suis dit qu’il y avait moyen de passer un bon moment de castagnes dans la gueule avec ce Red Lips. C’est vrai quoi, c’est parfois en fouillant dans les petites productions méconnues qu’on découvre de jolies petites surprises. Bon, là, ce n’est pas le cas, et le visionnage de Red Lips aura été des plus pénibles. J’ai joué, j’ai perdu comme diraient certains. C’est dommage, il y avait du potentiel, mais comme souvent avec ces nombreuses productions tournées à la va-vite au début des années 90, c’est un coup d’épée dans l’eau.


Ça m’apprendra à me lancer dans un film au hasard, juste parce qu’il y avait des têtes connues sur la jaquette. Parce que si j’avais fouillé un peu plus, j’aurais pu me rendre compte que Red Lips a été un énorme bide au box-office à Hong Kong. Certains grands films n’ont pas fonctionné lors de leur sortie, mais là on parle d’un film n’arrivant même pas à engranger 10000$HK (soit environ 1300€). Oui, un score risible. En fouillant un peu plus, j’aurais un peu plus regardé ce qu’avait fait le réalisateur du film, Fan Dan, dont c’est l’avant dernier film. Je me serais rendu compte qu’il avait déjà commis les lamentables The Bravest One (1974) et Woman in Lust (1993), et que c’est lui qui avait osé Hong Kong Emmanuelle en 1977. Bref, oui, ça m’apprendra à me lancer dans un film au hasard. Je ne le referai plus… jusqu’à la prochaine fois. D’autant plus que le VCD de chez Universe n’a qu’une piste en mandarin, avec des sous-titres anglais quasi illisibles tellement la qualité d’image est immonde (jugez par vous-même sur les captures). On a l’impression d’être dans un transfert VHS, et encore, d’une VHS usée. Bref. Alors sinon, ça parle de quoi Red Lips ? A vrai dire, c’est un peu le bordel car il y a en fait trois histoires différentes qui ont du mal à vraiment être connectées les unes aux autres, avec certains personnages censés faire le liant. Oui, « censés », car ce n’est pas évident au premier abord tant ce gloubi-boulga d’arcs narratifs semble parfois brouillon. Surtout qu’au final, rien d’original à l’horizon, il va être une fois de plus question de trahison, de vengeance, de gangsters, de prostitution, de règlements de compte, de drogue, … Un bien beau mélange assez indigeste de plusieurs formules éculées.


La mise en scène de Fan Dan est passe-partout. On sent le tournage à la va-vite et qu’il n’y a pas eu beaucoup d’efforts pour un minimum styliser l’ensemble. Difficile de juger la photographie du film vu la très mauvaise qualité d’image. Du coup, qu’en est-il des scènes d’action ? Car oui, soyons sincères deux minutes, c’est pour les bastons et/ou les gunfights qu’on regarde ce genre de bobines. Alors autant les gunfights sont assez cheapos, car une fois de plus aucun soin n’a été apporté pour leur donner un minimum de gueule, autant les combats à mains nues sont déjà un peu plus recommandables. Les quelques combats sont sympathiques. Nerveux, correctement chorégraphiés, ils sont certes loin d’égaler les standards du genre mais ils sont très corrects pour ce type de productions. La mise en scène a malheureusement du mal à les mettre à l’honneur, avec cette manie d’utiliser parfois le même plan 2 ou 3 fois d’affilée pour accentuer un coup. Chose assez étonnante, les « gweilos » Mark Houghton et Sophia Crawford sont pour une fois utilisés dans des rôles de gentils, fait assez rare pour être signalé. Dick Wei de son côté continue encore et toujours à balancer des coups toujours aussi puissants ; Phillip Ko Fei nous démontre une fois de plus ses talents martiaux ; et Kara Hui qui est sur l’affiche en train de faire un coup de pied sauté ? Ah, elle est là oui, 3 minutes au début, 1 minute au milieu, et elle revient 3 minutes pour le final contre Dick Wei qui en fait sera un gunfight. Oui, on a l’impression de se faire entuber, surtout que ces scènes d’action, aussi sympas soient-elles, sont bien trop courtes car Red Lips est assez avare en action et va préférer nous asséner des entre deux bien trop longs, aux dialogues bien trop peu intéressants plutôt que d’envoyer la purée.


Si vous cherchez une bonne petite série B d’action HK du début des années 90, alors évitez ce Red Lips qui, malgré son casting martial trois étoiles, est une bonne grosse purge tournée à la va-vite avec trois francs six sous.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-red-lips-de-fan-dan-1992/

cherycok
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le 24 juin 2022

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