Tiens, une étoile filante : fais un voeu !

Tiens, une étoile filante : fais un vœu !

T'épouser...

Ben finalement je m'étais trompé : c'était un avion !

Une étrange histoire, comme venue d'ailleurs ! Ben justement elle nous est venue d'ailleurs : de l'ile Maurice : un peu plus de un million d'habitants, où ne se bousculent ni les réalisateurs, ni les producteurs et tout ce qui est lié au cinéma en général... rétro sur le scénario et l'histoire venus de là-bas :

"Trois paumés dans une ile ultra-libérale : les quartiers de luxe y côtoient les bidonvilles...

Ronaldo 21 ans, métis qui rêve d'exil et de faire fortune au Canada mais qui vit de larcins:

"Ici, il n'y a aucun avenir" affirme-t-il. Son père lui, ne se remet pas de son veuvage et sa santé décline : pas moyen de se payer les soins ou abandon de soi...Propriétaire d'un petit lopin de terre qu'il persiste à ne pas vendre, et héritage potentiel sur lequel lorgne le gamin en costume-cravate pour réaliser ses rêves... Soudain, le père déserte sa maison et le fils part à sa recherche...

Il croise la route d'une autre paumée : une ouvrière transfuge de l'Inde, prisonnière d'un atelier textile dont un patron garde les passeports en otage, et où elle travaille pour subvenir à la scolarité de son fils lointain... Elle s'enfuit de sa prison en volant tous les passeports... Les objectifs des deux itinérants se conjuguent et ils se promettent une aide réciproque..."

Mais les promesses, c'est comme les barres de métro : ça rassure mais on n'est pas obligés de les tenir (L. Baffie)

C'est très loin des films commerciaux et des succès du box office ! Aucun luxe ici, ni plages à friqués... On ne voit ici de l'ile Maurice que la misère, loin, très loin de la carte postale touristique... Aucune histoire d'amour non plus : chacun galère pour améliorer son sort et comme l'union fait la force...L'espoir d'un sort meilleur anime les protagonistes...

David Constantin (1974/----), mauricien, a longtemps fait dans le documentaire,et s'essaie ici au long-métrage... Un "self -made-man" qui veut faire connaître l'Afrique et son cinéma et qui voulait s'essayer à la fiction pour sortir du carcan de la réalité... Il aime travailler seul : "Dès qu'on amène un ingénieur du son, le film peut perdre en authenticité" explique-t-il...

De fait, on suit les pérégrinations des trois zéros (héros) sans ennui : leur coutumes religieuses, les flics qui font du black en vendant des cocotte-minutes, le jeune frimeur dont la voiture fait la fierté et dont la plancher illumine la chaussée, leurs galères, leurs cabris...

Là, le côté documentaire reprend le dessus : un lieu multiculturel car ancienne colonie portugaise puis néerlandaise, aussi française (1715-1810) Maurice est devenue une possession coloniale britannique de 1810 à 1968, année de son indépendance.

Un film d'une grande simplicité, inspiré du quotidien, avec des acteurs plus vrais que nature, et si différents les uns des autres...

Le naturel paie-t-il encore ? En tout cas ce récit m'a agréablement désorienté, ôté des illusions, mais ravi... Le paradis ?

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TV5 Monde le 12.08.2024-