Un Vogel de bois
Inspiré de l'ouvrage d'un Faulkner payant son dû à Mark Twain, un charmant récit initiatique au début du siècle, entre un vieux fond de western et la civilisation naissante. Avant de faire d'une...
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le 24 juin 2011
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Vu grâce à TCM (où il est à la demande jusqu'à fin aout 2022).
Je l'avais programmé et enregistré une nuit qu'à cause du nom de Steve Mc Queen (Boon Hogganbeck). Je l'avais abandonné une fois: il me reprouve qu'il faut retenter les films car il m'a enthousiasmé quand je l'ai repris à partir de l'arrivée du train quasi au début. Encore vu en sautant le générique, j'ai donc aimé objectivement et sincèrement sa musique sans alors savoir qu'elle était de mon John Williams.
Comme j'ai aimé l'histoire et sa voix off objectivement car sans savoir que c'est écrit par William Faulkner et raconté par Burgess Meredith (Lucius Caslin, mais pour moi, il est surtout l'entraîneur à principes et bon coeur, de Rocky; principes et éthique dont on retrouve d'ailleurs des sources ici):
"A l'automne de sa vie, Lucius Caslin se souvient de l'été 1905 lorsqu'il vivait à Jefferson, petite ville du Mississippi, dans la plantation familiale. Son grand-père Boss était alors le premier propriétaire d'automobile de la région et c'était à Boon Hogganbeck de s'occuper du véhicule. Un jour, il décide d'emprunter... la voiture juste pour une virée afin de rejoindre sa petite amie...road trip en compagnie de Lucius et de leur ami Ned : pour le jeune garçon, ce voyage sera initiatique..."
Je l'avais vu dans Shadows, je (re)découvre l'acteur Rupert Crosse (Ned) dont je connaissais le visage mais plus le nom: je ne comprends pas sa position dans le générique de fin et dans les génériques sur SC et sur imdb (où il n'a même pas de photo). C'est un des personnages principaux et plaisirs du film. Je découvre qu'il est mort bien jeune à 45 ans sur le point de jouer avec son ami Jack Nicholson qui lui rendra hommage en 1997 lorsqu'il reçoit un oscar.
Aucun des personnages n'est parfait ou gnangnan: par exemple, l'un d'eux frappe hélas une femme...Mais leurs imperfections rendent leurs qualités encore meilleures. Et leurs évolutions et apprentissage de la vraie civilisation encore plus belles.
Mais le coeur du film n'est ni Steve Mc Queen, ma seule raison au début de le voir,
ni Rupert Crosse et leur duo amicale et compétitif. Souvent présent et drôle à l'écran.
Le coeur du film est ce garçon apprenant la morale et la vie en société, tombant éperdument amoureux et se comportant lui comme un Gentleman et vrai amoureux attentif.
Il tombe pour Sharon Farrell: que j'ai confondue avec Ma Sorcière Bien aimée...elle a des airs de Nicole Kidman et Rosanah Arquette.
La scène où il apprend que l'objet de son amour n'est pas parfaite est fantastique.
Comme les scènes où il apprend que les objets de son amitié, ne sont pas parfaits.
ça n'existe quasi pas les personnes parfaites, sauf l'auteur de ces lignes.
C'est donc un film d'apprentissage de l'amour, de l'amitié.
Et surtout du respect dans la vie en société: la scène où l'enfant est honteux d'avoir menti à son papi, que cette honte le brûle plus que tout le reste, est tellement puissante; je me demande ce qu'elle est dans le livre.
Mais quel enfant de nos jours a encore à cet âge déjà autant de principes? et d'éthique? inculquée par ses prières quotidiennes et de sains guides spirituels et laïcs.
Une scène qui apparait préhistorique.
Une scène qui devrait être la norme, mais comme le mensonge n'est plus devenu un sujet de honte, les graines de la discorde sont plantées et poussent vite. La mauvaise foi à la Jérôme Cahuzac, atavique dans certaines cultures, et juste un jeu dans certaines ethnies, est pourtant le ferment de l'invasion et expansion de la barbarie, en société, politique et entreprises.
Le grand-père victime du mensonge et emprunt, ne veut pas que le petit-fils soit cogné, comme lui avait cogné son fils; il aime constater que l'enfant a sincèrement honte et s'en repentit. Il apprend à son petit-fils qu'au contraire de ce qu'il pense, il "survivra" à sa honte et gène:
"C'est ce que tu feras. Un Homme, un Vrai, (un Gentleman) peut tout traverser. Un Homme Bien assume d'abord la responsabilité de ses actions et porte le fardeau de leurs conséquences, même s'il ne les a pas initiées, mais seulement acceptées. Il apprend qu'il pouvait dire non".
C'est fort de tomber sur cette scène en 2022, après des semaines de procès de fachos islamistes sans classe et honneur: elle rappelle la nécessité de grands moments et principes dans une vie. C'est une faveur que de donner et recevoir ces principes qui aideront dans le reste de la vie.
Ne pas avoir ce genre d'éducation est quasi de la non-assistance à personne en danger, du sabotage de futur, du pré-terrorisme social et de la complicité dans les atrocités futures possibles.
Ces pierres d'achoppements qu'il convient dans une famille civilisée d'apprendre à confronter, dépasser et surmonter. Et par exemple, ne pas que cogner:
"Yes you can. You will. Gentlemen can live through anything. A Gentleman accepts responsabilities of his actions. He bears the burden of their consequences. Even when he himself did not instigate them; only (tagged along and said yes)."
_______Le grand père moraliste (et sauveur...) est joué par un Will Geer (que je découvre aussi "chanteur en tournées avec (justement) Woody Guthrie"!).
Et d'après imdb aussi, il prétend (avec modestie) avoir été choisi d'abord "qu'à cause de sa tenue et jean par John Steinbeck lui-même" pour jouer Slim sur scène dans "Des souris et des hommes (1939)". L'auteur "l'avait vu arriver de dehors" dans cette tenue pour l'audition et a alors vu le personnage.
_______Je découvre aussi que Sharon Farrell a eu une vraie "liaison avec Steve McQueen (et Bruce Lee?): sous ses conseils, elle a "caché une maladie grave pour pouvoir continuer à travailler" (wiki).
______Il m'est revenu aussi une scène toute simple et sans sous entendu et problème, où l'enfant est laissé seul chez Juano Hernandez, "l'oncle Possium"; ils partagent le même lit après une prière. Scène hélas abasourdifiante de nos jours, trop salis par les affaires endémiques, surmédiatisées sauf notamment celles dans les formations de ...football.
____Je découvre qu'il est adapté de Faulkner mais écrit par un Irving Ravetch, auteur de Norma Rae, le "film préféré de James Cameron" (selon Christophe Gans).
____la belle photo, dés le début, idéalise le tout et les lieux: c'est un vieux qui se rappelle de sa jeunesse, donc cette photo s'impose peut-être? ...tout le monde s'entend bien, ebony et harmony..."enfants-de-tout-pays" se baignent dans la mare aux grenouilles, transformée par le directeur photo en quasi jardin d'eden, où le ponton est plongeoir, et lieu de bronzage nu:
les gouttes de rosées reflétant le soleil deviennent des étoiles en plein jour...magie due à un Richard Moore (dont on me conseille d'ailleurs Le Clan des Irreductibles depuis longtemps sur SC).
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le 6 août 2022
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