Le Troisième Âge

Premier long-métrage de Natalie Erika James après quatre courts, Relic profite de la pandémie pour débouler en salles françaises en lie et place d'une sortie DVD originellement prévue. Produit notamment par Jake Gyllenhaal, le film particulièrement intimiste a fait parler de lui au Festival du film de Sundance 2020 et s'inscrit efficacement dans la lignée des récents nouveaux produits horrifiques de ces dernières années, à savoir miser sur l'ambiance plutôt que sur le gore, chose que la jeune réalisatrice australienne maîtrise haut la main.

Nous suivons donc une famille composée de Kay, sa fille Sam et sa mère Edna, à qui elles viennent rendre visite pour les fêtes. Absente à leur arrivée puis faisant un retour dans la maison comme si de rien n'était, Edna inquiète sa fille qui la pense démente et qui entreprend de la placer en maison de retraite surveillée. Mais un rien de temps, des évènements étranges vont surgir et chambouler ce qui devait être de simples retrouvailles. Un pitch simple, brillamment installé par James qui prend son temps pour présenter ses personnages, son décor et son atmosphère lugubre phagocytant de plus en plus ce lieu unique décrépissant.

Mené par une excellente performance des trois actrices principales et une mise en scène autrement soignée, Relic obnubile, fascine, happe le spectateur dans un tourment de terreur et de malaise qui monte crescendo pour jouer avec nos nerfs. On avait pas autant étouffé depuis The Descent. Maîtrisé bien qu'un peu trop sûr de lui, le film reste ainsi imparfait, notamment sur un final certes poétique mais plutôt convenu, rentrant malgré lui dans la case de "la fin énigmatique que seuls les scénaristes comprennent". Pour le reste, Relic reste une belle surprise horrifique, nous faisant pencher sur le devenir de Natalie Erika James, une réalisatrice à suivre de près.