Cela peut paraître surprenant, mais il fut une époque où Fred Ward était bankable, une époque où des producteurs avaient foi en son talent. Bien qu'il n'ait jamais réellement su se distinguer de centaines d'autres d'acteurs (je l'adore dans "Tremors", mais faut bien avouer que le rôle aurait pu revenir à d'autres) j'ai une profonde affection pour le mec : il a une bonne bouille, une grande gueule et d'après ce que je vois dans ce film-ci, il fut même un sacré beau gosse.
"Remo : the adventure begins" comporte pas mal de défauts. D'écriture d'abord, avec une intrigue surtout prétexte à de l'action tant les enjeux sont à peine travaillés et les scènes décousues. Ce qui rend malgré tout le récit intéressant, c'est l'approfondissement de certaines scènes (l'on pensera en premier lieu à l'entraînement, sorte de parodie d'un "Rocky", en avance sur "Karate Kid"), des dialogues assez drôles et justement des scènes d'action bien pensées en terme de spectaculaire.
La mise en scène est parfois un peu molle, mais ici et là, le découpage est assez dynamique et comporte même des plans parfois très intéressants en terme de rythme, d'espace, de point de vue. Mais une fois encore, c'est pour le côté spectaculaire que l'on peut se frotter les mains : la scène de la statue de la liberté (ajoutée par le réal lui-même) et la scène des chiens (aujourd'hui on utiliserait des CGI pour leur faire faire tout ça) ; et puis aussi quelques moments magiques l'espace de quelques plans (le moment où Remo court avec légèreté, celui où il évite les balles) qui font aimer le cinéma encore plus pour tout ce qu'il peut apporter à l'imaginaire. Enfin des acteurs à fond dedans, qui donnent envie de croire à ce film malgré ses faiblesses.
Bref, "Remo : the adventure begins" est un divertissement fort sympathique qui marque pour quelques passages brillants. Dommage que ce qui devait être une franchise se soit arrêté là (tentative de déclinaison sous forme de série, mais échec dès le pilote), il y avait clairement du potentiel pour ce qui m'a fait penser à "Rocky", "Karate Kid" et "Big trouble in little China".
PS : mince en fait, le gars Hamilton, c'est un habitué des James Bond ! Il a aussi mis en scène un film de la saga Harry Palmer ("Funeral in Berlin").