Il me fait penser à ce que j'ai ressenti quand j'ai enfin redécouvert et cru comprendre, Voyage au bout de l 'enfer, sur aussi un groupe d'amis qui ne savent pas encore ce qui les attend.
Une oeuvre qui forcément catalyse des souvenirs à tous ceux qui la voient, même à ceux qui n'aiment finalement pas le film.
Sur la forme, un des plus beaux noir et blanc que j'ai vu; culminant dans des scènes où j'ai cru rentrer dans un diamant, ému et ébloui par ces reflets noirs, blancs et surtout argent.
Je n'arrête pas de repenser à la scène où on les voit de loin courir au bord de l'eau, leurs doubles à l'envers courent à leurs pieds façon aquamen dans le miroir.
En plus, leurs jambes reflétées alors rondes et souples pédalant, m'ont rappelé un jeu vidéo où un petit bonhomme courrait de la même façon.
Toute l'utilisation des photos, de leur développement et distribution comme souvenir avant qu'ils partent chacun de leur côté, m'a rappelé l'utilisation du tableau dans
Meurtre dans un jardin anglais.
Doit on repérer dans la photo un détail qui va éclairer ce qui s'est passé hors-champ?
Mes détails favoris sont quand ces nonchalants pourtant pas désoeuvrés croisent des sortes de leur double déjà intégré dans la société: leur mère travaillant, un ouvrier agricole moustachu portant son outil sur l'épaule; plus tard, ils observent la Hongrie qui se lève tôt et travaille à la chaine dans une boulangerie...
un des jeunes observateurs de cette Hongrie laborieuse (qui n'a pas passé sa journée à nager ou jouer aux indiens), garde ses mains dans les poches...j'ai eu envie de lui dire de les retirer, par respect.
Remarques vaseuses aussi, comme l'endroit où ils se baignent:
__quelle merveille!
__j'aime la scène où ils sont en ligne et interrogés par l'autorité: la caméra est à la place du maton façon Halloween
___on le reverra en ligne aussi à la fin, avant leur envol; ils sont passés en revue une dernière fois
__la première partie est sublime: un des plus beaux noir et blanc que j'ai vus; il est en fait ARGENT; on dirait parfois du diamant en gros plan et mélangé à l'image
__ces 'ados' (sans écran) savent jouer, parler...
et font des blackface en se couvrant de boue, et de bouts de bois pour refaire les os de cannibales et dansent en cercle comme des indiens...
__les jeunes viennent déranger l'un d'eux en train de dessiner sa mère ...ils l'entrainent...j'ai pensé au Fanfaron mais au pluriel?
__j'aime leur blague où ils le font parler de culture car ils ont vu qu'arrive un dur travailleur de la terre...
plus tard, ces nonchalants nageurs croiseront de durs travailleurs de la nuit qui font du pain à quatre personnes travaillant à la chaîne
___la boulangerie semble alors une scène de théâtre éclairée pendant que les ados les regardent de dehors dans l'ombre...un a même les mains dans les poches!
est ce un aperçu de leur futur? ...un début de fin d'insouciance?
__dans la chambre, je crois qu'une des photos est une sculpture d'Henry Moore, au mur
__des plans sur la rivière si large m'ont fait penser à du Sergio Leone? ...manquait plus que le pont où deux 'avenirs' se battent aussi.
__finalement, je ne regrette pas mon abonnement limité à la Cinetek