Rencontre avec le Mal par cherycok

Chris Fisher a essentiellement fait ses armes dans les séries et on le retrouve par exemple à la réalisation d’épisodes de Eureka, Cold Case, Chuck ou encore Hawai 5-0. Les quelques films qu’il a pu réaliser ne sont pas des grandes réussites, preuve en est avec le très mauvais S. Darko (2009), « suite » de l’excellent Donnie Darko (2001). Alors qu’attendre de ce Meeting Evil sorti chez nous directement par la case DVD sous le titre Rencontre avec le Mal ?

Sur le papier pas grand chose car mis à part Samuel L. Jackson qu’on a toujours plaisir à retrouver, surtout dans des rôles de sadiques, le reste n’est pas vraiment très attrayant, à commencer par Luke Wilson. C’est certain qu’il n’a pas eu la carrière de son frère Owen, et quand on regarde sa filmographie, rien de vraiment très reluisant surtout qu’il s’est méchamment empâté ces derniers temps et que le voir suer alors qu’il a à peine couru 50m dans un champ n’est pas très reluisant pour le héros d’un film. Ce n’est guère mieux du côté des seconds rôles à commencer par Payton List qu’on ne sent à aucun moment concerné par ce qu’il se passe à l’écran. Une belle plastique ne fait pas tout et elle en est la preuve vivante.
Par contre donc, Samuel L. Jackson est lui tout bonnement génial, surtout quand il interprète des rôles de psychopathe comme dans No Limit ou même le mauvais mais rigolo Arena : les gladiateurs de la Mort (quel titre n’est-ce pas ?). Son visage mono expressif laissant parfois échapper des sourires narquois ou des regards vicieux lui permettent d’être parfait dans ce personnage de Richie complètement fou et sans limite, un personnage très mystérieux qui est vraiment le point central du film.

Tout est d’ailleurs construit autour de lui et le réalisateur fait en sorte d’essayer de mettre le spectateur dans le flou autour de ce personnage. Et c’est vrai que ce côté là est vraiment réussi. On se pose sans arrêt la question si Richie existe vraiment, si ce n’est pas un dédoublement de personnalité un peu à la Fight Club de Fincher, que veut-il vraiment, pourquoi avoir choisi cet homme complètement fauché à qui rien ne sourit en ce moment… La première heure du film est des plus réussies sur ce côté là. La deuxième nettement moins à cause d’un final vraiment bâclé où certaines réponses sont laissées en suspend , où on se dit comme ça arrive parfois : « Tout ça pour ça ? ». En général, ce n’est pas très bon signe
Le problème c’est que l’ensemble fait vraiment très téléfilm du pauvre. La mise en scène est relativement plate et comme dit plus haut, il ne faut pas compter sur le héros pour donner de la puissance au film. Alors c’est certain, c’est son rôle de personnage désabusé qui veut ça, mais tout de même, c’est parfois limite ennuyeux…

Un film en demi-teinte donc, sauvé du naufrage par un toujours excellent Samuel L. Jackson. Ca se laisse certes regarder sans problème, mais ça sortira vite des mémoires tant il n’y a rien d’exceptionnel.