On est ici dans l’esprit de Zéro de conduite : un jeune écolier fait l’école buissonnière pour retrouver le cartable qu’il a jeté dans la rivière. Jacques Rozier met en avant l’insouciance de l’enfance, pour mieux l’opposer au cadre sévère et rigide de l’école, incarné par un instituteur qui cherche à mettre les enfants au pas. J’ai lu quelque part que ce film serait le premier de la nouvelle vague. En tout cas, le jeune met le bazar dans la classe, en introduisant une vipère d’eau là ou d’autres, aujourd’hui, viennent avec des pistolets factices. Le sens et la gravité ne sont pas du tout les mêmes, mais il se trouve toujours des personnes qui refusent l’école qu’on leur impose. Sauf qu’à l’époque le maître est tout puissant là où les profs, aujourd’hui, ne sont pas toujours soutenus par une hiérarchie dont la consigne est de ne pas faire de vagues.
Mais je m’éloigne du sujet ! Si la photographie est belle, je ne serais pas aussi laudateur que d’autres : si j’apprécie l’éloge de l’insouciance, je trouve le film simpliste, long, et truffé d’incohérences : eh oui, quand on s’ennuie, on remarque des détails qui sortent de l’ennui mais enfoncent le film, nous empêchant d’y adhérer : le petit va parfois contre le sens du courant pour chercher son sac (pourquoi pas, mais il n’est vraiment pas ordonné), et ses chaussures apparaissent et disparaissent plusieurs fois de ses pieds. Ce sont des maladresses, qui s’ajoutent aux mouvements un peu saccadés de la caméra, lors des scènes avec les enfants dans la rue.
Bref, si je n’ai pas disposé des meilleures conditions pour voir ce film (vu sur le web), il n’empêche que je n’ai pas vraiment aimé. Je vous conseille néanmoins de lire la très belle critique de ce film rédigée par Alligator, bien plus élogieuse.