Le titre original du documentaire est celui du livre autobiographique sur lequel il est basé : Confessions of an Economic Hitman. John Perkins témoigne à visage découvert de son travail de représentant de commerce non officiel de grandes entreprises US, mandaté par la CIA de 1971 à 1980.
Il faisait à un chef de gouvernement sudaméricain une offre qu'il ne pouvait refuser : en échange de pots de vin, ce dernier devait contracter des emprunts auprès des instances étasuniennes, pour financer des travaux surévalués effectués par des entreprises étasuniennes, qui garantiraient l'impossibilité de leur remboursement et la condition de débiteur éternel envers les US. Alors, le FMI ou la banque mondiale pouvaient également entrer en jeu pour accorder des prêts en échange de la privatisation des entreprises nationales stratégiques comme l'extraction pétrolière, qui passaient aux mains d'intérêts US.
Si le dirigeant déclinait l'offre, les "chacals" passeraient a l'action et il serait renversé ou tué.
En guise d'acte de contrition, Perkins avoue lors d'une conférence publique en Équateur, son rôle dans le processus conduisant à l'"accident" mortel qui mit un terme au mandat du président Roldós en 1981, un homme qui avait le projet de fédérer les Etats du Sud pour résister à l'influence du nord.
Deux mois après lui mourait dans des circonstances identiques (accident d'avion) Omar Torrijos, le dirigeant du Panama qui avait négocié la restitution du canal auprès de Carter - avant que ce dernier fut remplacé par Reagan.
La dernière partie du documentaire est consacrée au renversement de Saddam Hussein. Après avoir bénéficié de la manne américaine, il se montra ingrat... Mais le saligaud ne se laissait pas tuer : même ses gardes du corps ne savaient pas lorsqu'ils protégeaient l'authentique ou l'un de ses sosies!
Après sa chute, Paul Wolfovitz, qui avait oeuvré à son élimination pendant deux décennies, fut désigné à la direction de la banque mondiale en 2005. Une fois que les 20 milliards de dollars placés sur des banques américaines par le dictateur, restitués par des cargos aériens chargés de tonnes de billets de 100$, furent dilapidés par les fantoches au "pouvoir" et que le pays fut mis à sac, le pétrole irakien finit enfin dans des pipelines américains.
Démissionnaire en 1980 de la croisade de l'empire du bien, John Perkins s'est engagé depuis les années 90 pour une autre cause : la défense des Indiens d'Amazonie ; et il a publié des livres développant une vision du monde chamanique!
La méthode néocolonialiste décrite dans l'ouvrage adapté ici, est résumée de manière limpide dans une page Wikipedia.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/John_Perkins