C’est à peu près aussi fascinant à regarder que c’est lourd et grossier dans son résultat. Le film m’a tour à tour fait penser à La Piel que Habito d’Almodovar, aux Yeux sans visage de Franju, aux Faux-Semblants de Cronenberg, en passant par les plus récents Grave de Julia Ducournau et The Neon Demon de Refn, pour des raisons tant scénaristiques, qu’esthétiques/stylistiques. C’est dire à quel point le film semble référencé, mmême s’il est évident qu’il ne tire pas ses références des deux derniers. Le résultat est bancal, le film déséquilibré, souffrant des principaux défauts de la première œuvre du cinéaste voulant faire ses preuves, notamment un excès d’ambition dont le manque de talent ne suffit pas à combler. On le sent écrasé par les œuvres dont il semble avoir puisé son inspiration, le principal symptôme étant un scénario rocambolesque et foutraque en diable auquel on a du mal à croire (il aurait fallu pour ça une radicalité que le film n’a pas pour pallier à ce défaut). Ça avoisine le nanar de luxe mais c’est juste assez correct pour que ça ne soit pas le cas : visuellement le film a une esthétique très particulière avec cette photographie cotonneuse qui lui donne une aura de mystère assez appréciable dans sa première partie, les deux actrices, sans être renversantes et en étant même plutôt quelconques dans leur jeu, sont photogéniques, et il y a un travail très réussi sur le son (même s’il alourdit souvent le film). C’est un peu raté mais pas honteux et on sent qu’il y a eu du cœur à l’ouvrage. Une série B potable donc.