Poison Girl
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C'est un clip-vidéo ce truc. Sous prétexte de filmer le milieu très superficiel de la mode, avec ses jalousies, l'obsession du corps, la manière d'être et de se percevoir vis-à-vis des autres, Refn n'en finit plus de faire de la pure pose en nous assommant de métaphores aussi grossières qu'appuyées avec la subtilité d'un marteau-piqueur et la finesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Vous trouvez ces métaphores lourdes, faciles et toutes faites ? Elles sont à l'image de celles du film. Il en résulte un machin creux, vide et sans mise en scène digne de ce nom (parce qu'il ne suffit pas de coller du Cliff Martinez en boucle pendant deux longues heures sur des images particulièrement léchées et tape-à-l’œil - ça c'est sûr, Refn n'est pas un manche derrière la caméra - pour faire du bon cinéma). Là où c'est vraiment dommageable, c'est que derrière cette aberration, il y a quelques bons trucs qui ressortent timidement, comme cette volonté de vouloir épurer le film de tout dialogue pour ne laisser parler que les images à mesure que l'on avance dans le semblant d'intrigue que déploie laborieusement le film (et qui résulte finalement d'un pétard mouillé). Mais comme les images n'ont rien d'intéressant à dire et que le peu qu'elles disent n'est pas très intéressant dans le traitement, ça tombe à l'eau. Ajouté à ça un dernier acte poussif (alors que c'est peut-être le passage le plus intéressant du film) et un générique de fin moche comme tout. Et Elle Fanning n'a aucune sensualité. J'ai préféré Jena Malone (c'est pour dire !). Décidément, cette année, entre The Assassin (avec lequel le film de Refn partage un certain nombre de points communs, les deux films pris chacun à part dans leur genre bien sûr) et celui-ci, j'ai de plus en plus de mal avec les films d'esthète : ça a tendance à virer à la caricature du film d'auteur qui veut filmer du moche en faisant du lisse avec des images à décrocher la rétine. Il n'y a rien de plus ennuyeux.
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le 9 juin 2016
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