Arizona Raiders déconcerte par la nullité de son dispositif narratif qui raconte moins par l’image que par d’incessantes voix-off incapables de nous immerger dans une histoire confuse, brouillon des grands westerns de vengeance. Tout traîne, et en même temps tout va très vite : on nous dit qu’un méchant très méchant est en cavale, accompagné de bandits terribles soucieux de réparer l’affront lié à la conclusion décevante de la guerre de Sécession ; à l’écran, leur apparition se fait attendre, et quand elle intervient c’est en quelques minutes lors d’une séquence d’attaque rachitique, alors que la légende noire est déjà construite. Le film arrive constamment trop tard et évacue tout enjeu spectaculaire ou dramatique au profit d’une suite de plans mal raccordés entre eux, animés par des dialogues ridicules.
Seule vaut l’attention portée, sur le papier, à ces renégats d’une guerre qui les a privés de victoire et laissés sans place aucune dans la société. S’imposait donc une longue et périlleuse errance, non cet assemblage de clichés du genre sans vision ni talent.