Western tardif pour Audie qui passe de méchant "Quantrell raider" à gentil "Arizona ranger"

C'est une autre déclinaison sur l'entourage de Quantrell (ou Quantrill), guérillero avide et assassin plus ou moins stipendié par les confédérés contre les yankees pendant la guerre de Sécession, puis chef de bande marginalisé écumant la frontière avec le Kansas avec ses Raiders.

Le stupéfiant début, 8 minutes 30 d'un discours énoncé par un journaliste local retraçant le parcours chaotique, violent et méprisable de Quantrell, témoigne d'emblée du point de vue très "démocratique" et légaliste du film, et il n'y aura en effet aucune concession par la suite à l'excuse courante dans d'autres opus autour de cette figure de l'ouest : "C'était la faute à la guerre..."

Le pitch est qu'un de ses seconds, joué par Audie Murphy, recruté après le pire des méfaits de son chef (et donc innocent quant à lui du massacre bien connu dans la petite ville de Lawrence), devient après la mort de Quantrell un ranger en Arizona pour traquer deux autres seconds devenus des bandits féroces. Il sera aidé par des indiens yaquis christianisés et maltraités par ces méchants.

On a un certain plaisir à voir Audie Murphy en gros plan car il a un peu vieilli et son visage est moins poupin, mais à part son costume de bagnard et sa sueur quand il est emprisonné, il est trop propret et trop bien habillé le reste du temps en ranger infiltré (chemise et foulard bien repassés et chapeau à l'avenant), comme du reste toute la troupe. On aime bien quand même Michael Dante en bandit vêtu de noir et le vétéran Buster Crabbe qui reste séduisant dans son rôle de capitaine des tuniques bleues puis de chief ranger déterminé mais compréhensif.

Le scénario a une dramatisation et une progression acceptables mais la narration est plutôt poussive et parfois la délicieuse guitare aux accents mexicains contribue à nous endormir.

William Witney nous avait gratifié seulement 7 ans auparavant d'une serie B excellentissime "The Bonnie Parker Story" (1958) (selon moi meilleur que, sur le même sujet, l'excellent et culte "Gun Crazy" de Joseph H. Lewis (1950) ou le "Bonnie and Clyde" de Arthur Penn (1967)).

Mais ici, il a bien perdu son sens du rythme et sa vivacité.

Il ya une originalité dans la bagarre finale dans un défilé qui oppose en bas militaires et miliciens aux bandits : des indiens y contribuent en jetant du haut sur les méchants des cactus qui font des dégâts humains considérables !

Gunfight final : le méchant échappe d'abord au shooting puis à la bagarre aux poings avec Audie car peu après son début, les deux adversaires sont séparés par des indiens yaquis qui l’emportent entre deux chevaux pour le punir de ses exactions passées envers la tribu (et ce qu'il advint de lui restera hors champ).

Autres westerns autour de la figure de Quantrell : par exemple "L' Escadron Noir" de Raoul Walsh, 1940, ou Chevauchée avec le Diable, de Ang Lee, 1999.


Michael-Faure
6
Écrit par

Créée

hier

Critique lue 2 fois

Michael-Faure

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Représailles en Arizona

Représailles en Arizona
LeDestin
4

Film conseillé par Tarantino.

Comme beaucoup j'imagine j'ai vu ce film suite à l'article des Inrockuptibles sur les 10 films que conseille Tarantino avant d'aller voir "Once Upon a Time...In Hollywood". Hasard malencontreux, je...

le 17 août 2019

5 j'aime

Représailles en Arizona
Fatpooper
5

L'infiltré

Mitigé. L'idée est bonne, même si déjà vue à l'époque et maintes fois revue depuis lors, mais le développement est un peu maladroit. C'est-à-dire qu'on part sur une bonne idée, l'infiltration d'un...

le 28 déc. 2020

2 j'aime

Représailles en Arizona
YgorParizel
7

Critique de Représailles en Arizona par Ygor Parizel

Un western totalement tombé aux oubliettes du genre et de l'Histoire du cinéma que ce Représailles en Arizona. Pourtant après cette introduction étonnement agressive, ou un journaliste nous narre les...

le 6 sept. 2024

1 j'aime

Du même critique

Sept hommes à abattre
Michael-Faure
10

Pas "le meilleur western de tous les temps" mais presque, bravo Budd Boetticher

Que dire de plus de ce western, un des plus commentés depuis que le critique George Sadoul a dit de lui, peu de temps après sa sortie, qu'il était le meilleur western de tous les temps ? Juste...

le 27 janv. 2025

5 j'aime

Fenêtre sur cour
Michael-Faure
9

Triple coup de maître de Hitch malgré une filouterie narrative presque dérangeante.

C'est un de ces magnifiques opus d’Alfred, qui entretient la curiosité du film à énigme, l'inquiétude du thriller, et l'attente du suspense, de tous les genres mélangés donc. Il est très bien joué...

le 8 déc. 2024

5 j'aime

2

24 Heures de terreur
Michael-Faure
5

Troisième western de Harmon Jones qui nous déçoit après deux petits joyaux passionnants

3eme western de serie B du réalisateur Harmon Jones, nettement moins bon que les deux précédents, tournés trois ans auparavant (Le Fouet d'Argent,1953 et La Cité des Tueurs,1953) malgré deux acteurs...

le 2 févr. 2025

4 j'aime

2