Reptile
6.4
Reptile

Film de Grant Singer (2023)

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Waw Alicia Silverstone est vraiment canon ! Elle a bien vieilli, pris du poids ici et là, elle a affiné son jeu d'actrice, et la voilà en plus avec une bonne dose de charisme pour incarner cette country girl.


Le récit est intéressant en soi mais souffre de quelques chutes de rythme. Pour commencer, l'intro est trop longue, car deux personnages sont présentés successivement, avec longueur. Vu qu'on finit par délaisser le personnage incarné par Timberlake et que les auteurs jouent à manipuler, autant zapper cette intro, surtout que ça sert aussi à illustrer la symbolique du film (la peau de serpent trouvée pour faire écho au fait que les apparences sont trompeuses...) et non à installer un élément plus concret (j'aurais bien aimé que le tueur ait quelque chose à voir avec les reptile, en plus ça n'aurait pas déforcé l'idée symbolique).


Les personnages sont intéressants, l'intrigue aussi, avec une enquête bien menée, constituée de fausses pistes bien agencées et de résolutions crédibles. Le fait que l'on change de point de vue pour favoriser celui du flic, c'est bien mais en même temps cela créée une frustration : le fait de commencer avec cet homme qui a perdu sa femme si sauvagement, ça donne envie de rester à ses côtés, de voir comment il réagit, qu'il soit coupable ou non. La fin surtout est décevante, car le personnage de Timberlake est trop vite expédié pour privilégier un affrontement que l'on n'attendait pas et qui donc ne délivre aucune satisfaction : certes, les méchants méritaient d'être arrêtés, mais on s'en fiche, parce que l'on est parti dans une autre intrigue sans avoir été prévenu, une histoire de corruption plutôt que d'un simple meurtre. Le tout paraît en plus un peu tiré par les cheveux.


La mise en scène est bonne : un découpage sobre, clinique même, posé, réfléchi, avec les mouvement qu'il faut. Les décors sont bien trouvés et bien filmés. Le montage est cohérent, efficace, instauré une ambiance pesante. Cela n'empêche pas le réalisateur de jouer avec les attentes là aussi, par exemple avec cette musique angoissante pour terminer sur un gag de sale gosse (le flic qui est en fait en train de regarder des cuisinières sur un site de vente alors que la bande son laissait présager des recherches glauques). Le casting est composé de bonnes gueules, et tout ce petit monde joue assez bien.


Bref, c'est pas déplaisant à suivre, mais les choix narratifs couillus sont en fait la faiblesse du film : changer de héros en cours de route mais aussi d'intrigue et d'enjeux, surtout si tardivement, c'est prendre le risque que le spectateur se désintéresse totalement de la situation finale.

Fatpooper
6
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le 3 févr. 2024

Critique lue 24 fois

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Fatpooper

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