Après avoir découvert tout le talent de Sandra Hüller dans Anatomie d'une Chute, je voulais découvrir une autre de ses prestations dans un registre un peu différent, dans ce récit tiré d'une histoire vraie.
Bien loin du sensationnalisme des films qui mêlent habituellement religion et exorcisme, ce film se veut le plus réaliste possible, comme une photographie de l'épreuve endurée par Anneliese Michel dans les années 70. Les décors et comportements de protagonistes sont ici très simples, trés réels, et nous aident à nous plonger dans cette Allemagne retro magnifiquement reconstituée.
J'ai malgré tout eu un peu plus de mal avec le jeu proposé par Sandra Hüller, pourtant centrale ici, déjà au niveau des crises d'épilepsies qui ressemblent plus à un coup de fatigue qu'à autre chose. Ensuite, je n'ai pas ressenti l'emprise insidieuse de l'idée de la possession, qui devrait la gagner petit à petit. On à un peu l'impression qu'elle se reveille un matin en se disant "je vais aller voir le prêtre, je suis possédé". Le choix de ne pas nous offrir sont point de vu pendant les chutes est aussi dommageables, on se sent un peu déconnecté de l'action qui se passe devant nos yeux, ça semble trop superficiel.
Le final est aussi très frustrant, on entr'aperçoit à peine la déchéance de Michaela, qui est censée mourir de fatigue, et on ne voit aucun exorcisme, comme si ce film n'était qu'une introduction.
Au final, en dehors de la carte postale allemande des années 70, je n'ai pas été satisfait de ce visionnage, tant j'ai trouvé que le jeu des acteurs manquait de qualité, et que l'écriture était un peut trop linéaire.