En fait, très nombreux sont les amateurs de cinéma qui aiment "Requiem for a dream" pour de mauvaises raisons. Ou en tout cas pour de pas tout à fait bonnes .

Certains portent au pinacle la réalisation hyper-innovante (géniale même, n'hésitent pas à hurler certains) de Darren Aronofsky, qui a réinventé le short-cut speedé à base de montage sur-vitaminé, le mouvement de caméra virtuose et l'ambiance glauque-décalée qui découle de l'ensemble.
Ils n'ont pas totalement tort, mais c'est pas ça.

D'autres mettent en avant le sujet et son traitement neuf, dans la forme (donc) et dans le fond, le film montrant une palette de ce qu'est réellement l'addiction beaucoup plus large que ce que le commun des mortels envisage habituellement. Certes, le propos peut paraître un poil caricatural (une heure d'émission trash pour le troisième âge aussi nocive qu'une ligne d'héro ?) mais a le mérite d'élargir le débat et éveiller des consciences.
Ils ne sont pas loin d'avoir raison, mais ce n'est toujours pas ça.

Les plus mélomanes ont insistés sur le choix fort d'une BO imparable à laquelle Clint Mansell ajoute une touche hypnotique et immersive, c'est très vrai.
Mais toujours pas. Encore raté.

D'autres enfin, encensent le casting. Quelle joie de revoir Ellen Burstyn, devenue rare même si elle n'a jamais cessé de tourner, quel plaisir de voir exploser Jared Leto qui, s'il avait déjà fait des apparitions remarquées dans la ligne rouge ou Fight club, tient là son premier vrai grand rôle. Même type pour Marlon Wayans dont la carrière va prendre son réel envol après « Requiem ».
Ils se rapprochent sacrément du truc mais on y est pas encore tout à fait.

Si ce film est une œuvre marquante de ce troisième millénaire qui débutait, si ce film est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire de la cinéphilie mondiale, s'il doit mériter toute notre considération bien des années après sa sortie c'est essentiellement pour UNE raison principale.

C'est grâce à Requiem for a Dream que Jennifer Connelly est entré dans ma vie. Et ça, les gars, c'est fondamental, essentiel, définitif.
Et du coup, grâce à ce coup de foudre stupéfiant et total, se rendre compte que « mais oui, c'était elle dont je fus (oui, quand je me parle intérieurement, je mets un point d'honneur à conserver une certaine bienséance grammaticale) si totalement amoureux dans mes vertes années alors qu'elle se dévêtait (déjà) à 12 ans dans le grandiose « Il était une fois en Amérique » du tant regretté Sergio L.
Certes, et après coup, on se rend compte que la sublimissime Jennifer n'a pas démérité entre les deux films marquants dont nous venons de parler, il se dissimule même une ou deux perles (non, je ne parle pas de Labyrinth ou Phenomena), toujours est-il que c'est avec « Requiem » que Jennifer réapparait, et avec quel panache, à la lumière éclatante de la gloire éternelle et la reconnaissance d'un public beaucoup plus large que celui qu'elle a connu avec « Hot Spot », « Inventing the Abbotts »ou « Le fantôme de Sarah Williams ». Et parmi ce plus large public, moi.

Merci Darren. Je t'en serai reconnaissant à vie.

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le 30 mars 2011

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guyness

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