Requiem for a Dream est un long-métrage où il faut vraiment avoir l’estomac bien accroché. Il est extrêmement rare qu’un film me touche autant d’un point de vue psychologique. Je dirais même que cette production m’a torturé l’esprit pendant le visionnage. De tous les films traitant la consommation de stupéfiants et les effets néfastes de la drogue, c’est celui-ci qui est le plus révélateur. Le cinéaste Darren Aronofsky nous fait souffrir avec son deuxième long-métrage doté d’un scénario de malade. Celui de l’évolution de vie de trois junkies et d’une femme âgée complètement sous l’emprise de la drogue ou de médicaments. On suit progressivement et ardemment l’évolution de personnages en deux phases. La première montre les trois junkies déconnectés de la vie réelle et vit dans un faux monde créé par la drogue. La deuxième nous expose au triste sort d’une pauvre femme âgée qui croit beaucoup trop à ses rêves pour que cela en devient une réalité sans se rendre compte des effets secondaires engendrés par les médicaments sur celle-ci.


C’est plus fort qu’eux, ils ne peuvent plus se passer de la drogue. Pendant presque la moitié du film, on enchaîne successivement des images de choc, des scènes douloureuses et des situations nous indisposant à la volée. Darren Aronofsky veut nous faire souffrir, il n’y a pas de doute. Mais il le fait en nous pointant du doigt la drogue et sa capacité à pourrir la vie de ceux qui en consomment avec clairvoyance. Tout est irréel, tout n’est qu’illusion. Le réalisateur est un magicien qui sait comment aborder des sujets délicats sans dépasser les limites du dégoût. C’est choquant mais émotionnel. C’est insupportable mais accrocheur. Ce dernier veut nous nous faire prendre conscience des risques de la drogue tout en exploitant les dangers de sa consommation. Et ce n’est pas seulement au niveau de la santé, cela va bien plus loin que ça. C’est ce que nous constations pendant la deuxième partie où les junkies et la femme âgée vont devoir accomplir des choses qui leur dépassent.


La deuxième partie nous fait plonger dans le même genre atmosphère que celui de la première mais en plus hard et plus cinglant. Sans drogues, les quatre protagonistes sont perdus. Ils perdent les moyens, ne contrôlent plus leurs vies et ne savent plus vivre dans le monde où ils sont censés passer normalement leurs existences. C’est une exposition d’une descente en enfer assez barge et infernal à voir. Surtout que le cinéaste a bien monté son film sans le moindre effet de répétition pendant le visionnage, a employé sans abus une belle bande de son captant notre attention et a dirigé un casting remarquable et composé de bons acteurs tels qu’Ellen Burstyn, Jared Leto et Jennifer Connelly. Même si le film a tendance à être linéaire, ce film est un véritable objet d’études sur la toxicomanie. Une judicieuse prise de conscience des risques de consommation de drogue. Une œuvre cinématographique poignante. 8/10



Violet le matin. Bleu l'après-midi. Orange le soir. Les voilà mes trois repas, monsieur le petit malin. Et vert le soir. Aussi simple que ça. Un deux trois quatre.


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