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Va, vois, deviens.
Le voilà enfin vu, ce hit de SC, deuxième du top 111 dont je ne connaissais même pas l’existence avant de vous rejoindre… La guerre, l’histoire, la violence et le cinéma ont toujours cheminé...
le 18 févr. 2014
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Requiem Pour un Massacre ou viens, et vois dans sa traduction littérale (qui me semble plus approprié) tiré du verset 6:7 de l'apocalypse selon Saint-Jean, est un film réalisé par Elem Klimov sorti en 1985 avec Aleksei Kravchenko dans le rôle principal.
Le film se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, en Biélorussie, où l'on commencera par suivre deux garçons qui creusent dans le sable des objets sur les cadavres des soldats, jusqu'à ce que les partisans biélorusses décident d'emmener le plus âgé des deux, Fiora avec eux.
À peine arrivé, il fera la rencontre de Glacha, mais leur rencontre se fera brève, car ils se feront attaquer par des soldats allemands ...
Si je devrais vous résumer davantage le film, je dirais que viens, et vois, est le film coup de poing par excellence !
Certes un peu moins puissant que le Tombeau des Lucioles pour moi, mais au combien fort de sens et porteur malgré toutes les horreurs du film, d'espoir !
Des scènes plus magnifiques les unes que les autres s'enchaînent avec justesse peignant le portrait du chaos de la guerre, montrant les expressions de la haine les plus extrêmes qui soient, alors que les antagonistes ne laissent transparaître qu'une grande banalité à l'enfer qu'ils créent, illustrant les propos d'Hannah Arendt.
Ma scène préférée n'est d'autre que la scène de fin où Fiora tire sur le tableau d'Hitler jusqu'à vouloir remonter dans le temps et effacer les désastres provoqués par sa montée au pouvoir jusqu'à se retrouver face à Hitler bambin dans les bras de sa mère ... et Fiora ne peut pas, il ne peut se résoudre à être comme l'homme qui a tué par l'intermédiaire de ses hommes des tas d'enfants afin d'éviter leur vengeance dans l'avenir ... un geste de compassion qui permet de sortir de la colère et de la tristesse provoqué par ce portrait sombre de la Biélorussie de la Seconde Guerre mondiale !
Dans sa réalisation, Klimov décide de choisir un format 1,37:1 (ou un 4/3) à la place d'un format 1,66:1 (ou un 16/9) pour montrer la volonté de ne pas jouer le jeu du spectacle, mais de montrer la dure réalité !
En effet, Klimov montre ce qui se passe sans jamais tomber dans l'écueil du gore, à la place, il y a une ambiance viscérale prenant instantanément aux tripes.
Le talent dans le découpage et dans les cadres se remarque dès la séquence d'intro, proche de la perfection, montrant le contexte, la nature biélorusse, les personnages, avec longueur et astuce définissant directement et sans beaucoup de dialogues le tout !
Au niveau des acteurs, Aleksei Kravchenko n'avait que 15 ans au moment du film et a bien morflé durant le tournage du film, car il a côtoyé des gens qui avaient échappé à des bûchers humains, il dû s'abriter de véritable balles de mitrailleuse qui ont bien tué la vache qui a d'ailleurs failli l'écraser ! Des vrais obus ont été tirés dans le marécage et il a également failli se noyer ... voilà pourquoi Klimov a décidé de faire suivre le jeune acteur par un psychologue pour être sûr de ne pas être traumatisé !
Les acteurs y ont tous les traits tirés et ont l'air d'avoir pris 20 ans de plus en 2 heures de film !
La BO d'Oleg Iantchentko et Victor Morse est composé de bruits assourdissants d'avions allemands, de bourdonnements et autres avec Requiem de Mozart qui a été choisi par Klimov pour montrer qu'il y a deux Autrichiens dans le film : Mozart et Hitler !
Le sound design est une merveille permettant de ne jamais quitter l'enfer de Fiora !
Pour conclure, viens, et vois, est un film qui marque son public pour le meilleur comme pour le pire !
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Créée
le 17 juil. 2019
Critique lue 679 fois
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