Requiem pour un massacre est un film incroyablement percutant, ici pas besoin de faire dans le pathos facile et surabondant pour atteindre le spectateur, il suffit simplement de se laisser emporter par une narration et une réalisation qui frôlent la perfection pour se plonger dans la noirceur de l'âme humaine et dans la folie de l'homme.

Puisque effectivement, plus que de l'occupation allemande dans la Biélorussie de la seconde guerre mondiale, Requiem pour un massacre nous dépeint surtout une image très sombre de l'homme; presque anthropologique ce film traite des pulsions de morts propres à chaque être humain (évoqué à plusieurs reprises au travers de cette attirance qu'a Fiora pour les armes, l'armée et la guerre), mais aussi des limites que peuvent avoir les hommes lorsqu'aucune instance n'est là pour en leur imposer. Et évidemment comme vous vous en doutez il n'y en a aucune ou presque.

L'écriture est très classique, mais ô combien efficace. Se basant sur le même modèle que les romans d'apprentissage, le film construit le personnage de Fliora en lui faisant connaitre l'amitié, l'amour, la mort, la fraternité, la déception, etc... Tout ceci est très vain puisque rien de ce qu'il a vécu ne lui permettra de faire face aux épreuves qui vont suivre. Fliora va connaitre évidemment des moments très durs, mais si pendant les deux tiers du film Elem Kimlov prend le temps de construire son personnage petit à petit, c'est uniquement pour le détruire complètement lui et le spectateur qui ne peuvent qu'assister impuissants dans le dernier tiers du film.

La réalisation, quant à elle est très immersive, les effets spéciaux sont très convainquant (on se retrouve sous les bombes et les tirs de mitrailleuses), mais encore une fois, c'est lors de ces 40 dernières minutes que le film dévoile tout son génie, lors de la fameuse scène de la chapelle: visuellement et auditivement très chargée, le spectateur confronté au feu, aux balles, aux cris, aux larmes et aux rires n'a d'autre solution que de subir le spectacle macabre qui se déroule sous les yeux de Fliora.
Ano
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le 28 juin 2011

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le 19 août 2012

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Ano

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