Reservoir Dogs par Selenie
Premier film en tant que réalisateur pour Quentin Tarantino qui, après avori écrit le scénario de "True Romance" (1992) de Tony Scott, réussit à convaincre ce dernier de lui laisser la mise en scène de celui-ci... En effet avec "Reservoir Dogs" on s'aperçoit vite que QT voyait déjà ses films dans un ensemble avec de multiples références. Par exemple la femme dont parlent Mr.White et Joe se nomme Alabama, qui est aussi le personnage de Patricia Arquette dans "True Romance"... L'officier de probation de Mr. Blonde se nomme Jack Scagnetti comme le personnage joué par Tom Sizemore dans "Tueurs nés" (1994) de Oliver Stone, écrit par QT... D'ailleurs Mr. Blonde se nomme Vic Vega, soit le frère de Vincent Vega alias John Travolta dans "Pulp Fiction"... Bref Tarantino construit son oeuvre et offre les premiers rôles à des acteurs qui lui resteront fidèles (Harvey Keitel, Michael Madsen, Tim Roth...). Si QT se gave de ses propres références il rend aussi hommage à ses ainés. Les pseudos en couleur sont directement liés au "Pirates du métro" (1974) de Joseph Sargent tandis que l'histoire est une version personnelle de "L'Ultime Razzia" (1956) de Stanley Kubrick... Notons les présences charismatiques de Lawrence Tierney, gueule des films noirs des années 40-50, et Edward Bunker, véritable gangster des années 40-50 devenus romancier dont son roman "La Bête contre les murs" sera adapté sous le titre "Animal factory" (20000) par Steve Buscemi lui aussi à l'affiche de "Reservoir dogs" !... Bref le film est finalement et aussi la naissance d'une petite famille de cinéma... Tarantino pause ses marques et son style, pas de linéarité, jouant avec la chronologie pour offrir un puzzle qui prend forme sans jamais prendre le spectateur pour plus stupide qu'il n'est, il n'y a donc pas d'explication mâchée. Bon point. Les dialogues ont toutes leurs importances (ou pas !), un choix qui se confirmera par la suite. Au vu de son budget "Reservoir Dogs" est un succès l'année de sa sortie mais deviendra logiquement culte par la suite. Un grand film qui digère les références multiples de son réalisateur pour mieux les resservir.